EXPOSITION - INSTALLATION - PERFORMANCE : RACINES CROISÉES

IESA  ARTS  ET  CULTURE 

> 23 AU 30 JUILLET 2023

VERNISSAGE LE 25 JUILLET - 17H

Racines Croisées est une exposition qui regroupe vingt tableaux et trois installations réalisés entre 2021 et 2023. Ils tendent un miroir à la nature, autrement dit, une image possible du monde réel.

C’est ainsi que mes œuvres parlent d’elles-mêmes,  images d’un monde réel, elles incarnent ma force vitale et la résilience dans laquelle mes émotions, mes idées et recherches sont observées, dissociées de la passion immédiate qui les a engendrées.

C’est ainsi que je considère mon rôle d’artiste, créer cet univers du miroir qui renvoie l’image du monde que je questionne : Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ?... LE VAUDOUN, LA NATURE.

L'art est  un moyen puissant d'exprimer ma vie au quotidien, par la peinture, sculpture, de dénoncer certains maux de la société et de prendre conscience de l'essentiel de l'humain.

L'art n'a cessé, depuis ses origines, de lutter contre le temps, l'éternité, l'immortalité, l'intemporalité et témoigne de la vie et de l’esprit de son créateur  - l'artiste lui-même.

Cette proposition à  partager,  permet à chacun, d'être empathique vis-à-vis de ce qu'il ressent, en prenant le temps de comprendre et d'analyser les œuvres, avec un regard sur les textes synthétiques qui reflète ma culture.

Le premier tableau représente les statues Boccio du Palais Royal d’Abomey que le Président Français Emmanuel Macron a restitué récemment au Bénin.

Ces statues ont été enlevées dans le palais royal d'Abomey par l'armée française dirigée par le colonel Alfred Dodds (devenu ensuite général) lors de la conquête du Dahomey (actuel Bénin) contre le roi Béhanzin entre 1892 et 1894.

Au centre : statue anthropomorphe représentant le roi Ghézo (roi du Dahomey 1818-1858).

À gauche : Statue royale anthropo-zoomorphe (tête de lion) évoquant le règne du roi Glélé (roi du Dahomey 1858-1889).

À droite : Statue royale anthropo-zoomorphe (tête et torse de requin) représentant le roi Béhanzin, le dernier roi du Dahomey (1890-1894) qui se comparait à un requin pour combattre les français durant la colonisation.

C'est heureux que ces statues rejoignent leur terre natale. Mais j'éprouve toujours la nostalgie de ne plus les voir dans cette scénographie au musée Jacques Chirac. Alors, j’ai décidé d’immortaliser cette scène sur ma toile de jute en utilisant les couleurs en aplat.

Statue anthropomorphe des Rois Ghézo, Glèlè et Béhanzin, (une scène qu’on ne retrouvera peut être plus jamais au Quai Branly) – Technique mixte sur toile – 195 x 130cm – 2021

Les trois tableaux qui suivent représentent respectivement des tentures dont la création a été attribuée à ma famille HANTAN & ZINFLOU artistes de Cour. Ces œuvres se trouvent actuellement dans les collections du musée du Quai Branly – Chirac. Jusqu’alors on ignore comment elles ont pu atterrir sur le territoire français, mais d’après les archives du musée ces œuvres ont été offertes au prince impérial Napoléon III par le Roi Ghézo (1818 – 1858).

Le premier tableau représente l’exploit du jeune prince Gakpé, futur roi Ghézo, saisissant un buffle à pleine mains à l’origine de son nom fort et de son emblème principale le buffle.

Le roi Ghézo, saisissant un buffle à pleine main – Pigment, huile sur toile – 195 x 97cm – 2021

La deuxième scène est entièrement consacrée à la célébration du courage des amazones, à la guerre ou à la chasse aux animaux, qui était une chasse aux hommes. Elle rappelle une des origines de ce corps de soldats de sexe féminin : les chasseresses d’éléphants et d’autres animaux sauvages. Idem pour le troisième tableau.

Les chasseresses d’hommes et d'animaux sauvages 1– Pigment, huile sur toile – 195 x 114cm – 2021

Les chasseresses d’hommes et d'animaux sauvages – Pigment, huile sur toile – 195 x 114cm– 2021

Les quatre œuvres qui suivent représentent des pans de murs de l’adjalala du roi Glélé (1858-1889).

Tête de Faladé, chef de guerre Nago d’Abéokouta (Nigeria) attachée au trébuchet – Technique mixte – 50 x 50cm – 2021

Tête de chef de guerre fendue lors de la prise de la ville d’Ishaga – Technique mixte – 50 x 50cm – 2021

Tête du roi Nago d’Ishaga portée en collier par son cheval – Technique mixte – 50 x 50cm – 2021

Adjalalazen du roi Ghézo, un appel à l’union et à la force autour du roi – Technique mixte – 50 x50cm – 2021

Remarque : Les artistes comme Picasso, David Olère, Dubuffet, mes aïeux Hantan et Zinflou et beaucoup d’autres ont eu à travailler sur le thème de la guerre. « Mais travailler sur le thème de la guerre est différent que de vivre la guerre »….

Ce qui m’amène à conclure que depuis fort longtemps nos ancêtres échangeaient sur les problèmes liés aux différents dysfonctionnements de la société.

Mais quand  retrouverons - nous nos humanités ?

Les trois tableaux qui suivent parlent du thème de la guerre.

Au centre, le dieu Gou, dieu des armes et des métaux, dieu de la guerre réalisé vers 1858 par Ekplékendo Akati à Abomey. Emporté par les troupes françaises, après avoir parcouru plusieurs musées, le dieu Gou se sent actuellement seul en France au sein des locaux du musée du Louvre après la restitution des 26 œuvres au Bénin.

Je me sens seul (le dieu Gou, dieu de la Guerre) – 175 x 110cm – technique mixte – 2022

A droite, RAZZIA - PRINCE GAKPE DEVENU ROI GUEZO. « RAZZIA - PRINCE GAKPE BECOME KING GUEZO ». Inspiré par la Guernica de Picasso et d’une tenture réalisée par les familles HANTAN et ZINFLOU (artistes de Cour), offerte au Prince Impérial Napoléon III par le roi Ghézo (entre 1818 – 1858). 

RAZZIAS - PRINCE GAKPE DEVENU ROI GUEZO ( La Guerre)

Technique mixte – 150 x 150cm – 2023

A gauche, DISEQUILIBRIUM « DÉSÉQUILIBRE ». Inspiré par la Guernica de Picasso et "Les inaptes au travail" peinte en 1945 par David Olère peintre et sculpteur juif  (1902-1985) et conservée au mémorial de l’héritage juif à New York.

DISEQUILIBRIUM « DÉSÉQUILIBRE »( La Guerre) – Technique mixte – 150 x 150cm – 2023

Les deux tableaux qui suivent représentent les masques Gèlèdé.

Un culte voué à la mère primordiale, à toutes les ancêtres. Dans le royaume Yoruba, les hommes se sont un jour emparés du pouvoir jusqu’alors matriarcal. Pour apaiser la colère des « Mères », ils ont instauré le culte Gèlèdè, inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO depuis 2008, en reconnaissance de son importance culturelle et de sa contribution à la préservation de la diversité culturelle, il représente aujourd'hui un symbole d'unité et de fierté culturelle. Le premier tableau est nommé La mère primordiale et le deuxième Émergence.

La mère primordiale (Le Guèlèdé) – Technique mixte – 195 x 114cm – 2021*

Émergence (Le Guèlèdé) – Technique mixte – 150 x 150cm – 2021

Les quatre tableaux qui suivent font partie de la série Regards Croisés

La figuration du féminin, dans ses attributs magnifiés, est l’une de mes grandes lignes d’inspiration : Masque « Gèlèdé » consacré aux rites de la " Reine Mère, la Femme Primordiale ", une puissance divine féminine protectrice de la communauté. De plus, vivant en France, visitant les musées, l’histoire de la peinture de la Renaissance italienne et tant d’autres où les personnages ont une nouvelle présence, le divin ne s’exprime plus de la même manière - c’est l’humain qui l’incarne. Ces figures m’ont inspiré une série de grands formats intitulée «Regards Croisés».

Le corps de ces belles dames qui pour la plus part sont des femmes de chambre ou esclave au service des dames de la cour de la maison du sultan ottoman. Dans l'usage occidental, le terme en est arrivé à désigner une concubine dans un harem et fait référence au genre artistique érotisé.

Dans cette série, le corps de ces femmes prend la place des accoutrements* de femme que portent les hommes, Masque Gèlèdé sur la tête, suivi des pas de danse, rendant ainsi hommage à la reine mère. C’est une sorte de métissage des modes de lecture croisées des sociétés (Europe, Afrique, l'Asie, Amérique et Océanie) pour un monde meilleur.

Le premier Tableau est inspiré de l’œuvre du célèbre peintre autrichien Gustav Klimt qui aurait eu 161 ans le 14 juillet 2023. Pour célébrer l'anniversaire du célèbre peintre j'ai travaillé sur "sa Dame à l’éventail" adjugée le mardi 27 juin 2023 à Londres pour 74 millions de livres (plus de 86 millions d’euros), dépassant les estimations de la maison Sotheby’s, organisatrice de la vente.

La dame à l’éventail de Gustav Klimt, masquée (Regards Croisés) – Technique mixte – 195 x 160cm – Juin 2023

Les trois autres représentent respectivement, "La Belle Ferronnière", "La Joconde" et "la Dame à l’Hermine" de Léonard de Vinci.

La Belle Ferronnière de Léonard de Vinci, masquée (Regards Croisés) – Technique mixte – 120 x 90 cm – 2021

La Joconde de Léonard de Vinci, masquée (Regards Croisés) – Technique mixte – 120 x 90 cm – 2021

La Dame à l’Hermine de Léonard de Vinci, masquée (Regards Croisés) – Technique mixte – 120 x 90 cm – 2021

Les trois tableaux qui suivent représentent une partie de la série Résilience Individuelle. Le mot résilience peut être utilisé pour parler de la nature (terre, feu, eau et l’air), d’une société, de matériaux, mais aussi d’une personne. En fait, la résilience, c’est la capacité qu’à quelqu’un ou quelque chose à retrouver sa forme initiale après un choc.

Une personne est résiliente quand elle a été dans la capacité de se relever d’un événement traumatisant et de redevenir elle-même. Cette disposition à redevenir soi-même peut prendre plusieurs semaines, plusieurs mois, voire années. C’est souvent un travail de longue haleine ! Allusion faite à une myocardite cardiaque suite à l’injection du vaccin Moderna troisième dose en janvier 2022.

Au milieu : Atiminso – Rétablissement (Résilience Individuelle)

 Atiminso (Rétablissement) – 162 x 130cm – Technique sur toile – 2022

A droite : Transfert d’énergie (Résilience Individuelle)

Transfert d’énergie (Résilience individuelle) – 138 x 135cm – Technique mixte sur toile – 2022

A gauche : Jusqu’au cou (Résilience Individuelle)

Jusqu’au cou (Résilience Individuelle) – Technique mixte – 138 x 135cm – 2022

KA-MEDJI : "E  nôn jê tô do kô, bo nô ba ka do oun an, mon hun gbè gblé."

"Celui qui tombe dans une rivière jusqu’au cou n’utilise pas une calebasse avant de se désaltérer. Il n’a plus qu’à boire. S’il attend une calebasse, sa vie ne vaut pas cher."

Inspiré du livre de Rémy T. Hounwanou LE FA, UNE GEOMANCIE DIVINATOIRE DU GOLFE DU BENIN

INSTALLATION CONCEPT AMOUR

La première installation se nomme «Au commencement, Dieu géométrisa» Pensée de Pythagore.

Le triangle est le symbole de la manifestation de l'esprit et de la matière. Il incarne le principe de la dualité de la vie dans notre monde terrestre. 

1 –  AU COMMENCEMENT, DIEU GEOMETRISA

2 – AMOUR INFINI (Amour cadenassé, comme le cas sur certain lieu de Paris)

3 – VAUDOUN-NON (Prêtre vaudoun)

4 – MAMI – WATA (Déesse des eaux salées)

5 – NANA (Déesse de la Fertilité)

6 –  GOU 1 (Dieu de la Guerre et le patron des Forgerons et des Artisans)

7 - GOU 2 (Dieu de la Guerre et le patron des Forgerons et des Artisans)

La deuxième installation se nomme MAWU ET LISSA (Représentation du couple originel, créateur de l'univers, dans la mythologie vaudoun).

La troisième installation a un concept qui consiste à être présent pour l'autre, à se protéger mutuellement. (Elle consiste à s’installer face l’un à l’autre, assis sur deux tables de nuit récupérées, et d’échanger à propos de ce que celui d’en face, ne voit pas derrière lui, et vice et versa.

Peut-être, dans ce jeu de conversation, faut-il oser penser que chacun donnera son ressenti sur la contemplation ou méditation sur les œuvres ? Il s'agit aussi d'un exercice de bien être, afin de voir qu'on ne détient pas une vérité à soi seul, et que l'écoute avec l'autre fortifie la quête de sens …. 

« S’absenter un peu de soi… S’emplir de l’univers de l’autre, si étranger à nous. Après ce voyage dans le monde étranger, et étrange, toujours, de l’autre, nous ne sommes plus la même personne. Nous avons enrichi notre intériorité. »

Car l’écoute nous permet d’appréhender la qualité et la diversité des intériorités. Les histoires de vie, les destins sont immensément complexes, et fascinants, pour qui s’y intéresse, pour qui veut bien écouter.

PERFORMANCE ARTISTIQUE EN COSTUME AMANGBÉ

QUAND L’ÉPHÉMÈRE S’ENRACINE ……… …..

L’artiste Franck Hantan présente une performance artistique, à partir de l’histoire de la création du costume princier, selon la tradition de ses ancêtres couturiers à la cour d’Abomey, avec les techniques des tentures qu’il a revisitées et modernisées.

Il interroge en premier lieu l’étymologie du mot costume qui est passé d’un sens général de « coutume » à celui plus particulier « habit prescrit par la coutume » puis à  « habit » pour arriver enfin à  « habit d’homme ».

Pour le costume qu’  « il habitera », il lui donnera un nom : «  costume livre liturgique », car la part essentielle des images, dans la société au Bénin, est interprétée comme une interface privilégiée entre les hommes et les morts ou les hommes et les dieux, entre le monde et l’au-delà, entre le visible et l’invisible. 

Il y avait bien longtemps,  était  ……

« Houégbadja, traditionnellement le troisième roi d’Abomey, considéré comme le fondateur du royaume du Danxomè. Il succédé à son oncle Dakodonou et régna de 1645 à 1685. Houégbadja fonda la cité Abomey en construisant son palais (nommé Agbomey qui signifie « au milieu des remparts ».

Comme il y a des actes de paroles, (au commencement était le verbe mythe biblique de la création selon la Genèse) il y a des actes d’images. Mais que peut une image ?

Franck Hantan,  considère sa performance, comme un jeu éphémère des espaces, du temps, des corps dans un lieu partagé avec des spectateurs. Il endossera son «costume – livre liturgique» comme  pour manifester clairement la culture de ces ancêtres (iconographie flamboyante, reflets de mythes immémoriaux) et la question de la figuration de l’invisible.  Les transformations contemporaines dans l’art aident à questionner les pratiques traditionnelles, et à créer un double rapport métaphorique dans une nouvelle culture qui tend à recontextualiser les symboles dans une libération de formes.

L’enjeu de l’acte de performer par- delà l’esthétique est de renouer avec l’immédiat et d’exalter à cette fin ce qui, grâce à l’ivresse de la création, révèlera des allégories avec les objets symboliques qui sont autant de confrontations poétiques qui reflètent également l’énergie du possible et invite le visiteur à pénétrer dans un monde où le quotidien rencontre le surnaturel.

La création de Franck  Hantan  démontre dans sa transformation contemporaine artistique : formes, couleurs, matières. La symétrie et l’asymétrie attirent l’œil, dans un mouvement de spirale qui échappe stylistiquement aux formes traditionnelles. 

La transmission sonore rythme une sorte de lieu de passage d’un monde à l’autre. Nous sommes invités à porter le regard et la réflexion sur le cosmos et l’ordre social, et de questionner le pouvoir des hommes sur eux-mêmes. 

Selon l’intention de son auteur, avec la performance de ces images qui, trouvent son fondement, dans le rapport qu’entretien l’artiste avec une esthétique du « beau », il contribue à la reproduction d’images nouvelles.  Des images nouvelles qui appellent au toucher et à l’éveil de tous nos sens. Dans cet agencement culturel, cela leur confère un nouveau statut pour assumer la continuité de demain. 

COUSTUME AMANGBÉ

Démarche créative : Lecture des images de la traîne

Liste pour décrypter les images, voire images transgressives et les croyances en leurs pouvoirs.

Les Récades, font un lien avec la calebasse et marque la présence du Royaume.

La Calebasse est le récipient par excellence des ancêtres. C’est Houégbadja qui a initié la loi de la calebasse fermée «  Nul n’a le droit de révéler les secrets du royaume ». A sa mort, son fils « Houessou Akaba lui succéda. Il a pour symbole un poisson et une nasse  « houé gbê adja mayi adja »   le poisson qui s’échappe de la nasse n’y retourne plus ». 

La Tablette de la géomancie (le Fâ) qui est une science divinatoire est entourée par les quatre points cardinaux, et les quatre têtes qui représentent l'œil. Le signe «  Gbé – medji » (le premier fils du Fâ) en qui vit tous les éléments cités dans le costume et la traîne.  

Le Lègba, c’est le Dieu des frontières il est souvent représenté avec un phallus démesuré (on le voit à tous les coins de rues dans les vieilles cités et villages) il est intercesseur entre les hommes et les Vaudoun. Il est le messager du Fâ 

Le Fâ et le Lègba ont pour vocation d’aider les hommes dans leurs conduites terrestres afin de les encourager à redoubler d’efforts pour optimiser leur vie, en tant qu’être humain.

Le Pénis et la Vulve sont des symboles de la virilité et de la fécondité.

L’Arc en Ciel est représenté par le serpent détenteur de richesses, symbole de l’air qui emporte le verbe 

La Jarre, rassemble les richesses des deux arcs en ciel (le mâle et la femelle)

Les Cercles représentent la présence de l’eau qui  est l’aspect multiforme du symbole « eau vive », donnant la vie, purification.

La Terre, c’est l’élément de la traîne sur le sol.

La Traîne, à la suite de sa déambulation sera déposée pour un shooting près de l’artiste qui nous propose, un puissant voyage intérieur, une liberté de grande envergure, sur la vision de ce qu’il souhaite vivre pleinement, avec l’art dans son existence.  

Le Feu, représenté par l’énergie créatrice de Franck Hantan qui portera le poids de son costume, dans les pas de la danse rythmée par la musique traditionnelle qui habiteront son corps.

Le spectre (bâton magique) représente mon équilibre.

Le foulard blanc sur la tête symbolise le vaudou non (prêtre Vaudoun) qu’étaient mes ancêtres HANTAN et ZINFLOU 

Les perles représentent le « Houndjè » collier symbolisant le Vaudoun. 

« L’art béninois tire son inspiration des pratiques Vaudoun. Expression des traditions ancestrales, l’Art béninois conserve toute la splendeur de son héritage. Un travail du bois, du cuivre, du fer, du bronze, de la poterie, de la vannerie et de la peinture qui assure aux artistes béninois une reconnaissance au-delà des frontières du pays. Le Bénin s’illustre également par des vestiges historiques, des palais richement décorés portant la preuve de son histoire glorieuse. Le Vaudoun repose sur une conception polythéiste de l’univers.

L’ensemble de cette conception composée de divinités diverses est appelé Vaudoun dont le Bénin est incontestablement le berceau. 

Malgré l’existence de l’Islam et du Christianisme, le Vaudoun garde encore une grande vivacité dans les communautés nationales et noires transplantées par la traite négrière, dans les îles caraïbes : Cuba, Brésil et Haïti. Les prêtres du culte Vaudoun forment un véritable clergé bien hiérarchisé. Ils collaborent étroitement avec les Bokônon, devins guérisseurs pratiquant la géomancie du Fâ. Au Bénin, grâce au phénomène du syncrétisme (système qui tend à fondre plusieurs doctrines différentes), Catholiques, Protestants et Musulmans participent harmonieusement aux festivités annuelles du Vaudoun.  Le 10 janvier est férié au Bénin : fête nationale des cultes traditionnels. »  Voir : https : www.benin-consultat.fr.

BIOGRAPHIE ET DEMARCHE ARTISTIQUE DE FRANCK HANTAN

Biographie

Né en 1979 au Bénin, un pays d’Afrique occidentale doté d’un immense patrimoine culturel et historique.

L’art pour moi, en tant qu’artiste plasticien, représente une nécessité intérieure, un éveil orienté vers la connaissance, un idéal en matière d’équilibre et d’harmonie pour tenter de parfaire la réalisation d’une œuvre.

Expositions Artistiques

25 mars au 20 mai 2023

Exposition solo, Résonance Vaudoun, Galerie Orenda, Paris

22 mars au 02 avril 2023

Exposition collective, le printemps des artistes, Courbevoie

21 et 22 mars 2023

Exposition collective, UNESCO

Journée Internationale de la Francophonie.

05 Novembre au 17 Novembre 2022

Participation à Art camp Malta 2022 (résidence d’artistes) organisée par La

Commission Nationale Maltaise pour l’UNESCO.

…].

Démarche artistique

Très attiré et doué pour les «Nouvelles technologies de l’information et de la communication» (NTIC),  j’ai exercé la profession de technicien de maintenance informatique, à mon compte. Mais la force et les exigences de la destinée en ont décidé autrement. En effet, je ne suis pas devenu artiste, mais je l’ai toujours été. L’art était en moi, je le portais et je le couvais inconsciemment. Aujourd’hui je m’en rends compte, l’art est mon essence, ma destinée. Cette énergie créatrice est motrice dans ma création plastique et ses explications en sont bien lointaines:

D’une part, le patronyme HANTAN que je porte, qui est le nom de mon aïeul, qui formait avec son confrère ZINFLOU tous deux des Prêtes Vaudou un tandem de Tenturiers émérites, originaires d’Avrankou dans l’Ouémé (un département du royaume de DANXOME, actuelle République du Bénin) dont leurs talents inégalables et la réputation parvinrent au roi Agadja (1708 – 1732) , qui les fit enlever de force et les installa à ABOMEY où ils furent des designers à la cour royale, grâce à leurs talents inégalables.

D’autre part, j’ai été moulé dès ma tendre enfance dans la tradition des tentures royales par le biais de ma feue mère Suzanne SODOKPA, experte et spécialiste de la réalisation des tableaux et autres objets symboliques de la royauté. Sans omettre les années vécues auprès de mon frère aîné, professeur d’Art plastique à l’école Montaigne de Cotonou.

Tout ceci explique comment s’est aiguisée en moi la fibre artistique latente.

Techniques

Cet art qui grouille en moi s’extériorise à travers la peinture, la sculpture, les installations et la performance.

Dans mes toiles, « mémorialiste Africain », j’évoque un monde imaginal, onirique, lunaire et totémique, des personnages^¥ peu stylisés. Je peins à l’acrylique avec des mélanges de pigments naturels. J’incorpore également le tissu (la toile de jute), le marc à café et d’autres matières similaires pour transposer mon univers intérieur et l’exposer à tous à travers des effets de contraste.

^¥ (Dans la tradition vaudoun, un individu possède plusieurs âmes : Le Sè, révélé par le Fa (la science divinatoire), est l'être en devenir qui se prolonge dans les descendants:« … chaque nouveau-né est la réincarnation d’un ancêtre». Le Yè vit dans le temps et gagne, après la mort, le monde des ancêtres; Le Lindon est l'être conscient et actif).

Le visage comme Masque

La figuration du féminin, dans ses attributs magnifiés, est l’une de mes grandes lignes d’inspiration : Masque « Gèlèdé » consacré aux rites de la " Reine Mère, la Femme Primordiale ", une puissance divine féminine protectrice de la communauté. De plus, vivant en France, visitant les musées, l’histoire de la peinture de la Renaissance italienne et tant d’autres où les personnages ont une nouvelle présence, le divin ne s’exprime plus de la même manière - c’est l’humain qui l’incarne. Ces figures m’ont inspiré une série de grands formats intitulée «Regards Croisés».

Le corps de ces belles dames qui pour la plus part sont des femmes de chambre ou esclave au service des dames de la cour de la maison du sultan ottoman. Dans l'usage occidental, le terme en est arrivé à désigner une concubine dans un harem et fait référence au genre artistique érotisé.

Dans cette série, le corps de ces femmes prend la place des accoutrements* de femme que portent les hommes, Masque Gèlèdé sur la tête, suivi des pas de danse, rendant ainsi hommage à la reine mère. C’est une sorte de métissage des modes de lecture croisées des sociétés (Europe, Afrique, l'Asie, Amérique et Océanie) pour un monde meilleur.

La toile de jute, avec laquelle je travaille depuis un certain moment, exprime cette dimension de perpétuelle restauration, c’est une métaphore pour l’expérience humaine dans la capacité de résilience. J’aime bien être confronté aux obstacles des effilés de la trame de la toile de jute (représentation de la fragilité de nos vies et de l’égoïsme de l’humanité). C’est un concept qui s’est fondamentalement manifesté et venu au-devant de moi avec des contraintes, et portant les questions existentielles sur l’humanité : « D’où venons-nous ? » « Qui Sommes-nous ? » « Où allons-nous ? ».

La création d’une œuvre d’art doit servir le développement et l’affinement de  ce qui a touché au plus profond de son secret, le langage de mon principe spirituel.

Abstraction et Matière

On peut voir dans mon style une diversité des techniques qui contribuent à la puissance et à la force de l’œuvre, où matières, totems, masques, symboles, signes, formes, peintures et pigments communiquent ensemble pour donner VIE.

Les sept traits en forme de bâtonnet qu’on retrouve dans certaines de mes œuvres signifient un appel de l’entité divine. C’est un rappel à l’éveil, à la lucidité, à la sagesse, à l’introspection et à lâcher l’emprise matérielle pour mieux se consacrer à l’esprit de la sensation du plan spirituel.

Je dégage dans les grandes lignes perceptibles de mon travail du réalisme (le plein) à l’abstraction (le vide), les liens entre OMBRES et LUMIÈRES, ESPRITS et HOMMES, reliant l’INVISIBLE et le VISIBLE.

Je revisite les symboles d’une culture vivante, l’Art du Vaudou. Je verse de l’eau sur mes toiles avant de les peindre, une libation ancienne, une tradition d’accueil pour un nouveau venu, d’un esprit ou hôte de marque. Les fonds de mes tableaux sont toujours inspirés de Gbòzùnmè, forêt sacrée où vivaient jadis mes aïeux.

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