HISTOIRE, PATRIMOINE, PEINTURE, SCULPTURE, PERFORMANCE,
22 Août 2020
ZOBEL-CHILLIDA : CHEMINS CROISES
12 septembre 2020 > 9 janvier 2021
https://vimeo.com/446481716
Le sculpteur basque Eduardo Chillida (1924-2002) et le peintre hispano-philippin Fernando Zóbel (1924-1984), deux artistes clefs de l’après-guerre en Espagne, sont réunis dans une exposition qui révèle les liens créatifs et l’admiration mutuelle entre ces deux artistes. L’exposition Zóbel-Chillida : Chemins Croisés, sous le commissariat d’Alfonso de la Torre, rassemblera des toiles de Zóbel et des sculptures de Chillida au sein de la galerie Mayoral à Paris du 12 septembre 2020 au 9 janvier 2021.
La Galerie Mayoral, installée depuis 30 ans à Barcelone, est une référence dans l’art espagnol du XXème siècle et organise des expositions autour des artistes tels que Miró, Picasso, Dali, Tàpies, Chillida, Millares et Saura. La galerie Mayoral a ouvert un espace à Paris au 36, avenue Matignon en novembre 2019 et y projette un programme d’expositions ambitieux.
Alfonso de la Torre est historien d’art, spécialiste de l’art abstrait de l’après-guerre espagnol. Il a réalisé les catalogues raisonnés de Manolo Millares, Manuel Rivera, Pablo Palazuelo et travaille maintenant à celui de Fernando Zóbel.
Tous deux nés en 1924, Fernando Zóbel et Eduardo Chillida se rencontrent tardivement en 1964 grâce à la volonté de Zóbel de commander à Chillida une œuvre pour son Museo de Arts Abstracto Español de Cuenca, une ville médiévale à 1h30 de Madrid, et dont Zóbel a fait un village d’artistes.
Zóbel, né à Manille de parents espagnols, étudie Philosophie et Lettres à l’Université de Harvard. Artiste autodidacte et grand intellectuel, sa rencontre avec l’art de Rothko en 1955, grâce à une exposition organisée par The Art of Institute of Chicago, sera décisive, annonçant un tournant définitif de son œuvre vers l’abstraction. Dans l’ensemble de ses peintures, une place essentielle est accordée au geste, à la ligne, à la graphie avec une véritable recherche de la lumière. C’est que l’artiste utilise aussi une technique délicate : celle d’une aiguille hypodermique qui distribue dissolvant et peinture. À la fin des années cinquante, il participe à de grandes expositions internationales : Before Picasso ; After Miró au Solomon R. Guggenheim Museum à New York en 1960, la Biennale de Venise en 1962 ou Modern Spanish Painting au Tate Gallery à Londres en 1962.
Après avoir fait plusieurs fois le tour du monde, il s’installe définitivement en Espagne en 1960. En 1959, il expose pour la première fois à la Galería Biosca à Madrid, dont la directrice, Juana Mordó, deviendra sa galeriste attitrée. Il exposera aussi chez Bertha Schaefer (New York, 1965 et 1968) ou à la Galerie Jacob (Paris, 1977). En plus de son travail d’artiste, il entreprend de créer, en pleine période franquiste, le premier musée démocratique d’Espagne qui ouvrira en 1966 à Cuenca, célèbre pour ses maisons suspendues et classé monument historique par l’Unesco.
« Tout en exerçant avec ténacité son extraordinaire talent de peintre, il se fixe un seul objectif : l’activité artistique. Sa dévotion pour l’art, d’une intensité extrême, sera sa devise »
Alfonso de la Torre
En 1960, Chillida est déjà connu dans le monde entier et notamment en France où il s’installe en 1948. En 1954, il a été récompensé à la Xe Triennale de Milan. En 1956, il a présenté ses sculptures en fer à la Galerie Maeght, dans laquelle il exposera plusieurs fois. Il participe à l’exposition Sculptures and Drawings from Seven Sculptors (1958) au Solomon R. Guggenheim Museum de New York et la même année, il remporte le Grand Prix International de Sculpture de la XXIXe Biennale de Venise. En 1959, d’importantes expositions lui sont consacrées aux États-Unis, au Canada et à la Documenta II à Kassel. À partir de ce moment-là, il commence à travailler avec le bois, le béton, l’albâtre et la boue.
Des expositions monographiques lui sont consacrées dans les principaux musées internationaux et ses sculptures se retrouvent dans de nombreuses villes du monde entier. En 2000, l’artiste inaugure le musée Chillida Leku à Hernani, qui a rouvert au public en avril 2019.
Dans cette exposition « Chemins croisés », les sculptures monochromes et minérales de Chillida aux surfaces creusées, incisées de lignes, ou couvertes de signes qui guettent la lumière répondront aux peintures poétiques de Zobel dont les lignes, et graphes scandés permettent à la lumière d’envahir la toile. La Galerie Mayoral redonne ici vie au dialogue intime qui liait ces deux grandes figures de l’après- guerre espagnol dont le dessein réside indéniablement dans leurs capacités à stimuler notre vision, et peut-être même celle que nous avons du monde....
« Nous découvrons un dialogue entre deux des figures majeures de l’après-guerre, où se conjuguent la facette lyrique de Fernando Zóbel et la sculpture informelle d’Eduardo Chillida. C’est une rencontre entre des artistes qui surent s’élever, tel un front d’espoir, contre la longue nuit du franquisme »
Traduction du texte de la vidéo :
Coïncidant avec les célébrations de ses 30 ans, la galerie Mayoral accueille un dialogue sans précédent et passionnant entre les œuvres de Fernando Zóbel et d'Eduardo Chillida. Alfonso de la Torre a organisé ce jeu de symbolisme poétique en miroir, dans lequel sont présentées 13 peintures à l'huile du peintre hispano-philippin et une douzaine de sculptures de l'artiste basque. Ils sont inévitablement entrelacés, comme vous pouvez le voir dans les comparaisons de certaines pièces telles que `` Gestos '' de Zóbel et `` Hierros de temblor III '' de Chillida (`` Trembling Irons of tremor III '') ou `` Cuadrícula '' de Zóbel (`` Grid ') et le' Lurra M-20 'de Chillida. Les peintures sur toile de Zóbel sont suspendues au mur, et devant elles, vous voyez les sculptures de Chillida en terre cuite, bronze et acier.
Au milieu des années 50, après avoir découvert l'œuvre de Rothko, Zóbel réduit ses compositions à l'essentiel, tant en termes de thèmes que d'utilisation de la couleur. Dans cette transition vers l'abstrait, la lumière deviendrait un thème important, tout comme pour Chillida, qui évoquait la lumière entre la force des matériaux et la suggestion de fissures et de trous.
Les deux artistes sont nés en 1924, mais, bien qu'ils aient emprunté des voies esthétiques similaires, aucun n'était bien connu jusqu'en 1964. C'est alors que Zóbel, en tant que promoteur du musée d'art abstrait espagnol de Cuenca, a proposé d'incorporer la pièce `` Abesti Gogora IV ( Canto rudo IV) ', par le maître basque. «Ce fut un moment d'admiration mutuelle», écrit De la Torre, «le sentiment de se connaître depuis toujours». C'est un respect qui est maintenant évident et rendu explicite dans la correspondance qu'ils ont maintenue au fil des ans.
À PROPOS DE MAYORAL
Mayoral est une galerie spécialisée dans l’art moderne d’après-guerre fondée à Barcelone en 1989.
Mayoral articule son programme d’expositions autour de l’informalisme et l’art de l’après-guerre espagnol avec des artistes tels que Tàpies, Chillida, Millares, Saura, Brossa, Cuixart, Guerrero, Zóbel, Canogar, et Feito. Elle étend également son programme d’expositions aux grands maîtres de l’avant-garde du XXe siècle, comme Miró, Picasso, et Dalí.
L’équipe de Mayoral propose d’importants projets, résultat d’un processus rigoureux de recherches qui se fondent sur de la documentation originale et des collaborations avec des chercheurs et commissaires spécialisés. La galerie, dont la mission est aussi de préserver et de faire connaître l’héritage des artistes qu’elle représente, bénéficie du soutien des familles des artistes, des fondations et d’autres institutions.
La galerie participe aux foires de TEFAF Maastricht, Art Basel Hong Kong, TEFAF New York Fall & Spring, Frieze New York et ARCOmadrid. En novembre 2019, Mayoral a ouvert une antenne à Paris, située au 36 avenue Matignon. Après une exposition consacrée à Antonio Saura, puis Tàpies,
Aujourd’hui et maintenant Zóbel-Chillida : Chemins Croisés, Mayoral va poursuivre un programme d’exposition ambitieux dans son espace parisien pour promouvoir les grands artistes espagnols du XXème siècle.
POUR ALLER PLUS LOIN
Edouard Chillida
Eduardo Chillida Juantegui, né le 10 janvier 1924 à Saint-Sébastien en Espagne et mort le 19 août 2002 dans la même ville, est un sculpteur et graveur basque espagnol.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eduardo_Chillida
Chillida Leku est un musée unique, réalisé en soi comme une grande œuvre d'art. En lui, la fusion entre l'art et la nature se fait de manière naturelle. Les sculptures sont intégrées au paysage comme si elles en avaient toujours fait partie. Dans le jardin, hêtres, chênes et magnolias cohabitent avec des sculptures monumentales en acier et granit situées en parfait dialogue avec l'environnement. Si les œuvres présentent un aspect de monumentalité, le lieu est fait à l'échelle humaine, qui est l'échelle avec laquelle l'artiste a toujours travaillé, mettant la personne comme mesure de son œuvre.
https://www.museochillidaleku.com/fr/museo/
Fernand Zobel
Fernando Zóbel y Montojo (27 août 1924 - 2 juin 1984), également connu sous le nom de Fernando M. Zóbel était un peintre, homme d'affaires, collectionneur d'art et fondateur de musée philippin espagnol
https://en.wikipedia.org/wiki/Fernando_Zóbel_de_Ayala_y_Montojo
Rencontre avec le commissaire de l’exposition spécialiste de l’art abstrait de l’après-guerre espagnol. Il révélera les liens créatifs et l’admiration mutuelle entre ces deux artistes.
http://galeriamayoral.com/fr/magazine/zobel-chillida-a-meeting-alfonso-de-la-torre/
Fernando Zóbel cherche un emplacement en Espagne pour abriter sa collection d'art contemporain espagnol. Gustavo Torner, qu'il avait rencontré à la Biennale de Venise en 1962, suggère la possibilité des maisons suspendues à Cuenca.
https://www.march.es/arte/cuenca/cronologia/cronologia.aspx?l=2
Une brève histoire du musée.
https://www.march.es/arte/cuenca/coleccion/abstracto/?l=2
Zóbel-Chillida : Chemins Croisés
Du 12 septembre 2020 au 9 janvier 2021
Dimanche 13 septembre : Un dimanche à la galerie
Mercredi 16 septembre : Nocturne Rive Droite
Conférence et vernissage avec Alfonso de la Torre, le 16 septembre à partir de 18h
INFORMATIONS PRATIQUES
Galerie Mayoral
36, avenue Matignon
75008 PARIS
+33 1 42 99 61 79
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