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HISTOIRE, PATRIMOINE, PEINTURE, SCULPTURE, PERFORMANCE,

L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)

L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)
L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)
L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)L’AGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)

DU 22 SEPTEMBRE 2020 AU 3 JANVIER 2021

 

Le Petit Palais présente pour la première fois en France depuis près de trente-cinq ans, une exposition dédiée aux plus belles heures de la peinture danoise, de 1801 à 1864. Peintures précises et délicates, plus de 200 œuvres d’artistes phares de cette période comme Christoffer Eckersberg, Christen Købke, Martinus Rørbye ou encore Constantin Hansen offrent une plongée dans le Danemark du XIXe siècle. Fruit des recherches récentes d’une équipe internationale, l’exposition entend porter un nouveau regard sur cette période, particulièrement remarquable en matière artistique.

L’exposition est organisée en collaboration avec le Statens Museum for Kunst (SMK) de Copenhague et le Nationalmuseum de Stockholm.

 

Une nouvelle approche de l’Âge d’or danois Traditionnellement, l’Âge d’or danois correspond à une période d’épanouissement sans précédent de la vie artistique et culturelle au Danemark de 1801 à 1848. Les artistes ont cherché à forger l’image d’une nation puissante et unie, en mettant l’accent sur la bourgeoisie de Copenhague et les paysages bucoliques de leur pays. L’exposition propose une approche plus vaste et originale, prolongeant l’Âge d’or jusqu’en 1864, date de la défaite du Danemark contre la Prusse dans la Seconde Guerre du Schleswig. Cet événement marque une rupture, tant du point de vue de l’histoire de l’art que de celui de l’histoire des mentalités. L’exposition présente donc, outre Eckersberg et ses élèves, une plus grande diversité d’artistes et inclut de nombreux peintres dits « cosmopolites » qui retrouvent leur place au sein de l’Âge d’or danois.

Une plongée dans le Danemark du XIXe siècle L’exposition propose une approche thématique abordant la vie à Copenhague, l’artiste au travail, le voyage, les paysages, la peinture de plein air, ou encore les portraits de famille. Le parcours s’ouvre sur la grande figure de l’Âge d’or danois, Christoffer Eckersberg qui est à l’origine du remarquable renouveau artistique du Danemark. Professeur à l’Académie royale, il a formé toute une nouvelle génération de peintres. Le rôle central d’Eckersberg rappelle la place grandissante des artistes dans la société danoise en ce début du XIXe siècle. La vie culturelle est en plein essor, les lieux d’exposition se multiplient et l’émergence d’une bourgeoisie aisée permet aux artistes de pouvoir compter sur des acheteurs réguliers qui deviennent peu à peu collectionneurs. Les artistes « se professionnalisent » grâce à l’Académie royale, et aiment se portraiturer parfois en utilisant de grands formats témoignant de leur nouveau statut social. La vogue du portrait se développe également grâce aux commandes émanant de cette nouvelle bourgeoisie mais aussi par goût pour la représentation du cercle familial intime. Les enfants sont souvent des modèles privilégiés des artistes, reflétant la bonne éducation reçue de leurs parents, valeur essentielle dans la culture danoise. Les peintres aiment voyager pour parfaire leur technique mais aussi pour développer leur carrière internationale. Ils ramènent d’Italie, des rives de la Méditerranée mais aussi de France ou encore des pays scandinaves de très beaux paysages et scènes de la vie quotidienne.

L’exposition évoque également la fascination des artistes pour l’immensité du monde comme pour ses détails. Ils développent ainsi une nouvelle vision de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, comme en témoignent ces études de ciel ou de botanique d’une grande précision. Par ailleurs, le développement de la peinture en plein air leur permet de réaliser des paysages aux cadrages inédits telle cette peinture de Christen Købke représentant une vue agreste saisie depuis la porte d’un grenier en bois. La ville leur offre aussi de nouveaux sujets. Attentifs aux moindres détails, ils saisissent des scènes de la vie quotidienne humoristiques ou intimes. Les artistes de l’Âge d’or danois ont ouvert des perspectives inédites dont le charme opère toujours deux siècles plus tard.

 

PARCOURS DE L’EXPOSITION

 

L’Âge d’or de la peinture danoise (1801-1864)

Le XIXe siècle commençait mal pour le Danemark. Après la destruction de sa flotte par les Anglais en 1801, leur bombardement de Copenhague en 1807, la faillite de l’État en 1813 et la cession de la Norvège à la Suède en 1814, le pays était très affaibli sur le plan politique, territorial et économique. Pourtant, en dépit de ces catastrophes, le Danemark connut de 1801 à 1864 un épanouissement artistique et culturel sans précédent. L’expression «Âge d’or danois », forgée autour de 1900, désigne cette période d’harmonie exceptionnelle entre artistes, écrivains et scientifiques, parmi lesquels on compte le sculpteur Bertel Thorvaldsen, l’écrivain Hans Christian Andersen et le philosophe Søren Kierkegaard. L’essor de la bourgeoisie danoise favorisa en particulier les peintres, de Christoffer Eckersberg à Jørgen Sonne, qui bénéficièrent de nouveaux mécènes et d’une plus grande liberté. Chacun à leur manière, ils ont livré une image du Danemark et de la société de l’époque. En 1864, l’Âge d’or s’acheva, comme il avait commencé, par un désastre. La seconde guerre de Schleswig, avec la perte des duchés du Sud au profit de la Prusse, provoqua une rupture décisive dans les mentalités. Grâce à la participation exceptionnelle du Statens Museum for Kunst, à Copenhague, et du Nationalmuseum, à Stockholm, l’exposition présente une vision élargie de l’Âge d’or danois, au-delà des artistes les plus célèbres, en incluant les élèves d’Eckersberg après 1850. Le parcours met l’accent sur le contexte politique et social, évoquant la vie artistique à travers plusieurs thèmes : le voyage en Italie, l’Académie royale des beaux-arts du Danemark, les portraits officiels et intimes, les nouveaux rapports entre art et sciences, les paysages et la peinture de plein air et, enfin, l’image du pays transmise par les artistes. Mais, au-delà de ces contingences historiques, l’exposition est aussi une invitation à découvrir un style pictural singulier et attachant, sans équivalent alors en Europe.

 

Le maître de la peinture danoise : Eckersberg

 

Chef de file de l’école de Copenhague, Christoffer Wilhelm Eckersberg entra à l’Académie royale des beaux-arts du Danemark en 1803. Il obtint la grande médaille d’or en 1809, ce qui lui permit de partir étudier en France entre 1810 et 1813. L’année qu’il passa dans l’atelier de Jacques-Louis David bouleversa sa méthode de travail par l’étude du modèle vivant. En juin 1813, Eckersberg s’installa à Rome, dans la même maison que le sculpteur Bertel Thorvaldsen. Dans ce milieu artistique international, Eckersberg se concentra sur la peinture de plein air, qui lui permettait de saisir l’instantanéité de son sujet, avec ses contrastes d’ombre et de lumière. Les quelque trente études peintes qu’il rapporta de Rome eurent un rôle décisif : par leur naturalisme franc et leur traitement de la lumière, de la nature et de l’architecture, elles firent l’effet d’un coup de tonnerre sur la scène artistique de Copenhague. Eckersberg occupa à l’Académie des beaux-arts les fonctions de professeur, de 1818 jusqu’à sa mort en 1853, et de directeur, de 1827 à 1829. Avec l’aide de son collègue Johan Ludvig Lund, il réforma l’enseignement académique en y intégrant des cours de peinture et en autorisant l’étude des nus féminins. Il encourageait ses élèves à peindre d’après nature et les emmenait régulièrement travailler dans les environs de la capitale. Par ailleurs, il développa à l’Académie sa propre théorie de la perspective et publia deux traités sur le sujet, en 1833 et 1841. Avec sa formation néoclassique et son approche naturaliste, il eut une influence décisive sur toute une génération d’artistes danois.

 

L’artiste au travail, de l’Académie à l’atelier

 

Fondée en 1754, l’Académie royale des beaux-arts du Danemark était encore, au début du XIXe siècle, le centre exclusif de la création artistique. Faute de concurrence, elle exerçait un monopole sur les arts et elle seule permettait aux artistes de faire carrière et de se faire connaître des amateurs et des collectionneurs. Venus de tout le Danemark, les élèves – uniquement des garçons jusqu’en 1888 – y entraient vers l’âge de douze ans. En 1814, ils recevaient la même formation qu’au siècle précédent : les jeunes artistes passaient les premières années à dessiner d’après des tableaux reproduits par l’estampe, puis d’après des sculptures en plâtre. Ils évoluaient ensuite vers le dessin d’après modèle vivant. Les cours de peinture proprement dits avaient lieu dans l’atelier des professeurs, lors de séances privées et payantes, avant qu’Eckersberg et Lund proposent une réforme de l’Académie dans les années 1820. L’objectif de tout jeune peintre était d’obtenir la médaille d’or, qui ouvrait les portes du Grand Tour et de l’Italie. Au cours du XIXe siècle, le statut de l’artiste évolua considérablement. Le culte du génie individuel donna à l’artiste un sentiment de liberté, qui l’émancipa de ses anciens commanditaires. L’atelier supplanta peu à peu l’Académie comme espace privilégié de réflexion et de rencontre. Les peintres danois représentèrent souvent l’artiste au travail dans ce lieu symbolique de sa liberté et de la création.

 

Portraits officiels et intimes

 

Au début de l’Âge d’or danois, la maison du roi était encore la plus influente dans le domaine artistique et elle achetait un grand nombre d’oeuvres pour la collection royale de peintures. Mais, après la faillite de l’État en 1813, c’est grâce à l’essor d’une bourgeoisie aisée que l’économie se redressa. La bourgeoisie, composée de savants, de hauts fonctionnaires et de commerçants, joua un rôle considérable dans l’épanouissement artistique du Danemark. Ces riches collectionneurs préféraient les œuvres de plus petites dimensions, qu’ils accrochaient dans leurs logements peu meublés et lumineux. Cela explique le format modeste des productions de la période. Les sujets qu’ils appréciaient particulièrement étaient les intérieurs de maison, les portraits individuels et les portraits de famille. En 1849, le droit à la vie privée fut inscrit dans la Constitution danoise, ce qui reflétait l’importance grandissante du foyer en tant que pierre angulaire de la société danoise. À la suite des idées de Jean-Jacques Rousseau, l’innocence des enfants était valorisée et considérée comme un atout. En parallèle, les adultes avaient le devoir de les élever en citoyens responsables.

 

Les artistes voyageurs

 

Les artistes qui obtenaient la médaille d’or de l’Académie bénéficiaient d’une bourse de voyage pour partir étudier à l’étranger, le plus souvent en Italie. À Rome, ils se formaient au contact des vestiges antiques et de l’art de la Renaissance. Ils peignaient également des scènes pittoresques attendues, voire stéréotypées, qui plaisaient aux collectionneurs danois. Jeunes gens dansant le saltarello, tavernes en plein air, brigands, musiciens ambulants : « le peuple romain » était un genre à part entière en Europe, y compris en littérature. Être éloigné de l’Académie de Copenhague donnait aussi aux artistes une liberté nouvelle. Les études peintes en plein air leur permettaient de traduire en quelques coups de pinceau leurs impressions de la ville et de la campagne alentour. La guerre d’indépendance grecque (1821-1830) suscita en outre l’intérêt des artistes pour la Grèce et l’Orient. Dans les années 1830, Martinus Rørbye se rendit en Grèce et en Turquie, Niels Simonsen en Algérie, et, plus tard, Elisabeth Jerichau-Baumann en Égypte et en Turquie. Dans les années 1840, la défiance politique à l’égard de l’Allemagne, et les théories du philosophe allemand Johann Gottfried Herder sur les caractères nationaux favorisèrent l’essor du scandinavisme. En réaction au culte pour l’Italie, l’historien de l’art danois Niels Laurits Høyen exhorta les artistes à peindre des sujets scandinaves et à tourner leurs regards vers les montagnes norvégiennes et le peuple suédois.

 

L’observation de la nature : arts et sciences

 

Pour les scientifiques comme pour les artistes, le XIXe siècle fut une époque durant laquelle l’essor des sciences de la nature favorisa une nouvelle conception du monde. Celui-ci devenait plus vaste, tant sur le plan géographique que temporel, grâce aux expéditions scientifiques et à l’étude de la Terre, qui permettait de mieux connaître son histoire. L’étude des phénomènes physiques était à la mode chez les peintres. Eckersberg enregistrait quotidiennement la météorologie et invitait ses élèves à observer précisément les formations nuageuses. Les paysages portent des traces de la géologie ou de la botanique, en particulier dans l’attention accordée par les peintres à la variété de la végétation. En plus de leurs propres observations lors d’excursions en pleine nature, ils s’inspiraient des traités de botanique, comme le célèbre Flora Danica, avec ses nombreux volumes illustrés. La scène culturelle de Copenhague étant relativement étroite, les artistes et les scientifiques se fréquentaient régulièrement. De nombreux peintres se rendaient chez le botaniste Joakim Frederik Schouw, ou suivaient les conférences du physicien et chimiste Hans Christian Ørsted, qui établit une relation étroite entre la topographie géologique d’une nation et les caractéristiques de sa population.

 

Un nouveau regard sur la nature

 

Jusque dans les années 1820, les artistes peignaient essentiellement en atelier, mais, inspirés par leurs homologues d’autres pays et encouragés par Eckersberg, ils expérimentèrent la peinture en plein air. La rapidité d’exécution sur le motif et l’attention portée au traitement de la lumière apportaient un sentiment d’instantanéité dans leurs œuvres. La peinture de paysage fut également bouleversée par le choix des sujets. Eckersberg préconisait que l’artiste soit libre de retenir n’importe quel motif pour ses études, même le plus insignifiant. Les peintres adoptèrent aussi une perspective ou des cadrages novateurs, comme les vues surplombantes ou les panoramas observés à travers une porte ou une fenêtre.

Les paysages de l’Âge d’or danois ont contribué à forger l’image du Danemark, avec ses forêts de hêtres verts, les côtes de l’Øresund et ses champs de blé ondoyants. Mais lors des expositions annuelles organisées par l’Académie à Charlottenborg, les visiteurs pouvaient surtout admirer la campagne du Sjælland, la région autour de Copenhague. Ce n’est qu’à partir des années 1830 que l’image du Danemark commença à s’élargir. Des artistes comme Dankvart Dreyer, Georg Emil Libert et Martinus Rørbye s’aventurèrent vers l’ouest, sur l’île de Fionie et dans la péninsule du Jutland, pour peindre les magnifiques fjords, les dolmens et la lande sauvage et aride. Au cours des années 1850, les peintres exprimèrent de plus en plus la nostalgie du passé et le désir d’une vie simple et agricole, qu’ils opposaient à l’industrialisation croissante du pays. Certains paysages présentent ainsi la vision idéale d’une nature préservée de toute intervention humaine.

 

Vie quotidienne et vues urbaines

 

Après le bombardement britannique en 1807 et la faillite de l’État en 1813, la bourgeoisie marchande en plein essor s’attela à la reconstruction de la flotte danoise et de Copenhague, et relança l’économie. Les artistes contribuèrent à donner une image positive de la capitale, qu’ils aimaient arpenter. De nombreuses œuvres ont pour sujet le port foisonnant d’activité, les remparts de la citadelle, les rues ou les places de marché peuplées de citadins à leur affaire, dans une société harmonieuse. Les scènes populaires, qui s’inspiraient des vaudevilles en vogue de Johan Ludvig Heiberg ou Henrik Hertz, avaient de plus en plus de succès. Ayant pour toile de fond les quartiers de la capitale, elles mettaient en scène des personnages caricaturaux tout à leurs préoccupations quotidiennes : déménagement, vente publique, fête populaire, défilé de la garde citoyenne, etc. Wilhelm Marstrand et Albert Küchler excellèrent particulièrement dans ce type de tableaux.

Il est fascinant d’observer ce que les peintres de l’Âge d’or danois étaient capables de faire à partir de sujets parfois très limités, en particulier Christen Købke. L’environnement ordinaire des peintres – leur maison, un pont, une remise, un coin de chantier naval – est transformé en œuvre d’art. Le précepte romantique consistant à chercher l’infini dans les choses familières et banales était particulièrement appliqué par les artistes danois. Aussi, leurs tableaux manifestaient une grande modernité, qui inspira, à la fin du siècle, un artiste comme Vilhelm Hammershøi, pour ses peintures d’intérieurs.

 

Épilogue : la nostalgie de l’Âge d’or

 

La culture cohérente et homogène qui avait caractérisé l’Âge d’or danois allait être remise en cause à partir du milieu du XIXe siècle, à mesure que de nouveaux moyens de transport et de communication, comme le chemin de fer et la presse illustrée, ouvraient le Danemark sur le monde. Certains artistes, attachés à une vision nationale, réagirent à ces bouleversements en prônant une vie simple, communautaire et fondée sur les ressources proprement danoises, comme l’agriculture et la pêche. Les œuvres de Jørgen Sonne, Otto Bache et Constantin Hansen étaient souvent empreintes de nostalgie, comme s’ils cherchaient à retenir un monde en train de disparaître.

Mais cette vision idéale du Danemark ne doit pas cacher les tensions qui traversèrent aussi la période, surtout à partir de 1848. Avec la montée du nationalisme et du libéralisme en Europe, les duchés de Holstein et de Schleswig, au sud du royaume, étaient l’objet de crispations entre nationalistes danois et séparatistes. De 1848 à 1850, la première guerre de Schleswig opposa l’armée danoise et les forces des séparatistes, soutenues par la confédération germanique. Le conflit ne fut pas résolu, ce qui conduisit à la seconde guerre de Schleswig en 1864, laquelle entraîna la perte des duchés pour le Danemark. Ceux de Schleswig et de Saxe-Lauenbourg furent administrés par la Prusse, et celui de Holstein par l’Autriche.

Après 1864, la peinture d’histoire fut remise au goût du jour pour ses vertus patriotiques, jusqu’à ce que la rupture de la peinture moderne des années 1870 emporte les derniers vestiges de l’Âge d’or danois, nous laissant à jamais cette image sereine d’un temps révolu.

 

SCÉNOGRAPHIE

Tout est miracle, tout est magie dans la vie quotidienne ! » Hans Christian Andersen in lettre au physicien H.C. Orsted

Cette phrase d’Andersen qui traduit si bien l’esprit et le goût danois, s’applique avec évidence à la peinture de l’Âge d’or et ses registres privilégiés : portraits, scènes de genre, tableaux d’intérieurs, paysages, marines. Néanmoins si les peintres de cette période se sont attachés à la simplicité des sujets, ils y ont associé une technique savante et une facture délicate, ce paradoxe générant une peinture originale et subtile. Eckersberg ouvrit la voie à cet Âge d’or, puis ses contemporains, ses élèves et les peintres de la génération suivante, chacun à sa manière, poursuivit sa recherche, son exploration autant dans la construction de l’espace pictural que dans la délicatesse des couleurs et de la lumière.

 Ainsi dans la réflexion sur la scénographie de l’exposition il nous a paru naturel d’intégrer ces paramètres si caractéristiques à la culture danoise, et dont on retrouve également l’influence dans l’environnement architectural et l’art de vivre.

L’architecture et le design danois, à l’image de la peinture, associent simplicité, rigueur des formes et des lignes, authenticité des matériaux, et recherche de modernité. Nous avons trouvé qu’il s’instaurait là un dialogue fécond entre scénographie et sujet de l’exposition.

Nous avons abordé la visite de l’exposition d’une manière narrative, par le biais d’espaces ou passages qui vont stimuler l’imaginaire du visiteur au long du parcours. La gamme chromatique s’accorde avec les tonalités délicates de la palette de l’Âge d’or danois. On passera selon les sections, de couleurs nordiques et intenses —certaines provenant de l’univers de Thorvaldsen—, à des tons légers, atmosphériques, rapportés par les peintres d’Italie et de France, ou des tonalités fraîches et colorées des intérieurs danois, ou bien encore en contrepoint par des non couleurs, bruns et gris, contribuant à faire rayonner la lumière de certaines œuvres.

Scénographie DBA sarl Didier Blin

 

PUBLICATION

CATALOGUE DE L’EXPOSITION

 

Cet ouvrage sur l’âge d’or danois est une invitation à découvrir un courant pictural singulier et attachant, sans équivalent alors en Europe. Plus de deux cents œuvres de peintres phares – comme Eckersberg, Købke, ou Rørbye – illustrent cette période artistique florissante comprise entre 1801 et 1864.

Si leurs tableaux témoignent de l’identité politique, économique et culturelle du Danemark au XIXe siècle, ils se distinguent aussi par leurs sujets intimes : réunions familiales, modestes coins de nature, artistes dans leurs ateliers ou en voyage... À la lumière des recherches effectuées au cours des dernières décennies, cette synthèse inédite propose un nouvel éclairage sur l’âge d’or de la peinture danoise.

Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition : « L’Âge d’or de la peinture danoise (1801-1864) » présentée au Nationalmuseum à Stockholm (28 février – 21 juillet 2019), au Statens Museum for Kunst à Copenhague (24 août – 8 décembre 2019) et au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris (28 septembre 2020 – 3 janvier 2021)

344 pages, 310 illustrations

Éditions Paris Musées

44,90 euros

Paris Musées publie chaque année une trentaine d’ouvrages – catalogues d’expositions, guides des collections, petits journaux –, autant de beaux livres à la mesure des richesses des musées de la Ville de Paris et de la diversité des expositions temporaires. www.parismusees.paris.fr

 

PARIS MUSÉES LE RÉSEAU DES MUSÉES DE LA VILLE DE PARIS

 

Réunis au sein de l’établissement public Paris Musées depuis 2013, les 14 musées et sites patrimoniaux de la ville de paris rassemblent des collections exceptionnelles par leur diversité et leur qualité. Pour ouvrir et partager ce formidable patrimoine, ils proposent aujourd’hui une politique d’accueil renouvelée, une tarification adaptée pour les expositions temporaires, et portent une attention particulière aux publics éloignés de l’offre culturelle.

Un site internet permet d’accéder à l’agenda complet des activités des musées, de découvrir les collections et de préparer sa visite : parismusees.paris.fr

 

LA CARTE PARIS MUSÉES LES EXPOSITIONS EN TOUTE LIBERTÉ !

 

Paris Musées propose une carte, valable un an, qui permet de bénéficier d’un accès illimité et coupe file aux expositions temporaires présentées dans les 14 musées de la Ville de Paris*, ainsi que de tarifs privilégiés sur les activités (visites conférences, ateliers, spectacles…), de profiter de réductions dans les librairies boutiques du réseau des musées et dans les cafés-restaurants, et de recevoir en priorité toute l’actualité des musées. Paris Musées propose à chacun une adhésion répondant à ses envies et à ses pratiques de visite : - La carte individuelle à 40 euros - La carte duo (valable pour l’adhérent + 1 invité de son choix) à 60 euros - La carte jeune (moins de 26 ans) à 20 euros Les visiteurs peuvent adhérer à la carte Paris Musées aux caisses des musées ou via le site : parismusees. paris.fr

La carte Paris Musées est strictement nominative et ne peut être prêtée. Elle est valable un an à compter de la date d’adhésion. * Sauf Catacombes et Crypte archéologique de l’Île de la Cité.

 

LE PETIT PALAIS

 

Construit pour l’Exposition universelle de 1900, le bâtiment du Petit Palais, chef d’œuvre de l’architecte Charles Girault, est devenu en 1902 le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Il présente une très belle collection de peintures, sculptures, mobiliers et objets d’art datant de l’Antiquité jusqu’en 1914.

Parmi ses richesses se distinguent une collection exceptionnelle de vases grecs et un très important ensemble de tableaux flamands et hollandais du XVIIe siècle autour du célèbre Autoportrait au chien de Rembrandt. Sa magnifique collection de tableaux français des XVIIIe et XIXe siècles compte des œuvres majeures de Fragonard, Greuze, David, Géricault, Delacroix, Courbet, Pissarro, Monet, Sisley, Cézanne et Vuillard. Dans le domaine de la sculpture, le musée s’enorgueillit de très beaux fonds Carpeaux, Carriès et Dalou. La collection d’art décoratif est particulièrement riche pour la Renaissance et pour la période 1900, qu’il s’agisse de verreries de Gallé, de bijoux de Fouquet et Lalique, ou de la salle à manger conçue par Guimard pour son hôtel particulier. Le musée possède enfin un très beau cabinet d’arts graphiques avec, notamment, les séries complètes des gravures de Dürer, Rembrandt, Callot et un rare fonds de dessins nordiques.

Depuis 2015, le circuit des collections a été largement repensé. Il s’est enrichi de deux nouvelles galeries en rez-de-jardin, l’une consacrée à la période romantique, rassemblant autour de grands formats restaurés de Delaroche et Schnetz, des tableaux d’Ingres, Géricault et Delacroix entre autres, l’autre, présente autour de toiles décoratives de Maurice Denis, des œuvres de Cézanne, Bonnard, Maillol et Vallotton. La collection d’icônes et des arts chrétiens d’Orient du musée, la plus importante en France, bénéficie depuis l’automne 2017 d’un nouvel accrochage au sein d’une salle qui lui est entièrement dédiée. Un espace est également désormais consacré aux esquisses des monuments et grands décors parisiens du XIXe siècle. Ces nouvelles présentations ont été complétées à l’automne 2018 par le redéploiement des collections de sculptures monumentales du XIXe siècle dans la Galerie Nord comme à l’origine du musée.

Le programme d’expositions temporaires du Petit Palais alterne les grands sujets ambitieux comme Paris 1900, Les Bas-fonds du Baroque jusqu’à Oscar Wilde, Les Hollandais à Paris ou encore Paris romantique, avec des monographies permettant de redécouvrir des peintres, sculpteurs ou dessinateurs tombés dans l’oubli comme Albert Besnard, George Desvallières, Anders Zorn, JeanJacques Lequeu et Vincenzo Gemito. Depuis 2015, des artistes contemporains (Kehinde Wiley en 2016, Andres Serrano en 2017, Valérie Jouve en 2018, Yan PeiMing en 2019 et Laurence Aëgerther en 2020) sont invités à exposer chaque automne dans les collections permanentes du Petit Palais, instaurant ainsi des dialogues et des correspondances entre leurs œuvres et celles du musée.

petitpalais.paris.fr

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

Commissariat pour le Petit Palais

Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice des peintures du XIXe siècle au Petit Palais Christophe Leribault, directeur du Petit Palais

 

Commissariat scientifique

Peter Nørgaard Larsen et Annette Rosenvold Hvidt (Statens Museum for Kunst de Copenhague) Magnus Olausson et Carl-Johan Olsson (Nationalmuseum de Stockholm)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Danemark#XIXe_si%C3%A8cle

https://fr.wikipedia.org/wiki/Peinture_danoise

https://www.tourhebdo.com/tourismedegroupe/actualites/destinations/decouvrez-la-lumiere-magique-de-skagen-au-nord-du-danemark-448591.php

https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-port-de-dragor-danemark

https://kongehuset.dk/fr/la-maison-royale/la-reine-margrethe-ii-le-prince-consort/la-reine-margrethe-ii

https://www.youtube.com/watch?v=Jd77IkSSw50 Hamershoi  (musée jacquemart-andré)

https://www.gazette-drouot.com/article/hammersh%25C3%25B8i-un-danois-a-paris/5372

à l'occasion de l'exposition au musée jacquemart-andré

 

https://www.artcurial.com/sites/default/files/2019-03/3936.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Danemark

 

En raison du contexte sanitaire, le port du masque est obligatoire dans le musée, le jardin et dans l'auditorium.

Horaire : 12:30

Informations pratiques : Entrée libre et sans réservation dans la limite des places disponibles.

Nombre de personnes maximum : 90

Dates supplémentaires :

Le 06 octobre 2020 à 12:30 - Sans réservation

Le 13 octobre 2020 à 12:30 - Sans réservation

 

INFORMATIONS PRATIQUES

 

PETIT PALAIS

MUSEE DES BEAUX-ARTS DE LA VILLE DE PARIS

Avenue Winston-Churchill - 75008 Paris

Tel: 01 53 43 40 00

Accessible aux personnes handicapées.

www.petitpalais.paris.fr

 

Activités

Toutes les activités (enfants, familles, adultes), à l’exception des visites-conférences, sont sur réservation sur petitpalais.paris.fr, rubrique « activités & événements ». Programmes disponibles à l’accueil. Les tarifs des activités s’ajoutent au prix d’entrée de l’exposition.

Auditorium

Se renseigner à l’accueil pour la programmation petitpalais.paris.fr

Café Restaurant « le Jardin du Petit Palais » Ouvert de 10h à 17h, jusqu’à 19h les soirs de nocturne.

Librairie-boutique Ouverte de 10h à 18h, jusqu’à 21h les soirs de nocturne.

 

 

OUVERTURE

Du mardi au dimanche de 10h à 18h.

Nocturnes les vendredis jusqu’à 21h

Fermé les lundis, le 11 novembre, le 25 décembre et le 1er janvier

TARIFS

Entrée payante pour les expositions temporaires

Plein tarif : 13 euros

Tarif réduit : 11 euros

Gratuit jusqu’à 17 ans inclus

 

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