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HISTOIRE, PATRIMOINE, PEINTURE, SCULPTURE, PERFORMANCE,

LE MUSÉE CAMILLE PISSARRO

LE MUSÉE CAMILLE PISSARRO
LE MUSÉE CAMILLE PISSARRO
LE MUSÉE CAMILLE PISSARRO
LE MUSÉE CAMILLE PISSARRO

https://www.ville-pontoise.fr/agenda/visite-virtuelle-exposition-mille-nuits-et-nuit-georges-manzana-pissarro

 

EXPOSITION «  LES MILLE NUITS ET UNE NUIT » DE GEORGES MANZANA-PISSARO

 

  • PROLONGATION JUSQU’AU DIMANCHE 28 FEVRIER 2021 – 18 heures.

 

Les Mille nuits et une nuit de Georges Manzana-Pissarro

Un bestseller éternel, Les Mille et une nuits, illustré de façon élégante et sensuelle par Georges Manzana-Pissarro, fils d’un des maîtres de l’impressionnisme, Camille Pissarro. Une édition inédite, raffinée, qui dévoile les planches de l’artiste, conservées par la famille : l’Orient rêvé, l’érotisme des Années folles, un univers chatoyant.

 

Qui les écrivit, on ne le saura jamais, de quand datent-ils, on ne peut en être certain, mais les contes des Mille et Une Nuits, les « Mille nuits et une nuit », selon la traduction du Dr. Mardrus, nous fascinent toujours autant après avoir, durant des siècles, captivé les auditoires de Damas, du Caire et de Bagdad qui en constituent le décor. Georges Manzana-Pissarro (1871 – 1961), fils de Camille Pissarro, l’un des maîtres de l’impressionnisme, se prit de passion pour cet univers au point d’en faire le thème central de son œuvre. Pour l’illustrer, il se rapprocha du Dr. Joseph-Charles Mardrus dont la traduction fut célébrée, au début du XXe, comme l’évoque le narrateur de Proust dans la Recherche.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph-Charles_Mardrus

Éminent orientaliste et acteur incontournable de la vie parisienne, le docteur Joseph-Charles Mardrus (1868-1949) est, après Antoine Galland, le premier traducteur en français des Mille et Une Nuits, dont il livre une savoureuse version non expurgée. Né en Égypte, Mardrus fait ses études au Liban avant de s’installer à Paris. La publication de ces contes, encouragée par Mallarmé, est suivie d’ouvrages très divers illustrés par les artistes les plus célèbres, tels Antoine Bourdelle, André Derain, Picart le Doux ou Van Dongen. Infatigable voyageur, le médecin parcourt l’Orient avec sa première épouse, la sulfureuse poétesse Lucie Delarue-Mardrus, amie de Nathalie Barney et d’autres célèbres amazones, avant de mener une vie moins agitée avec la douce Cobrette, qu’il rencontre en 1914. Ami de personnalités aussi différentes que Paul Poiret ou l’abbé Mugnier, sa passion pour l’art et la littérature en fait un proche de José Maria de Heredia, Robert de Montesquiou, André Gide, Auguste Rodin, Élisabeth de Gramont ou Catulle Mendès, une société à qui il communique la passion de l’orientalisme.

 

LE MOT DE CHRISTOPHE DUVIVIER

Directeur chez Musées de Pontoise

Georges Henri Pissarro, troisième enfant de Camille Pissarro et Julie Vellay, naît à Louveciennes où sa famille est installée depuis le printemps 1869. Il passera son enfance à Pontoise, puis à partir de 1884 à Éragny-sur-Epte dans le Vexin normand. Il appartient à une famille d’artistes1 . Son père est, avec Claude Monet, une figure majeure et charismatique de l’impressionnisme, tandis que ses quatre frères seront eux aussi des peintres-graveurs : Lucien, Félix, Ludovic-Rodolphe et Paul-Émile. Camille, figure tutélaire omniprésente, joua, jusqu’à sa disparition en 1903, un rôle constant de pédagogue avec ses fils en les initiant notamment aux diverses techniques de l’estampe dans un contexte de renaissance de l’illustration et de la gravure originale. Pour Camille Pissarro, cette dernière sera toujours un art à part entière, un domaine expérimental et formateur. Si Lucien et Ludovic-Rodo se font très vite une spécialité de la gravure sur bois, Georges de son côté va exceller dans les techniques de l’eau-forte, du monotype, de la lithographie et du pochoir. À l’exception de Lucien, l’aîné installé en Angleterre, tous prirent du vivant de leur père des noms d’artiste : Ludovic Rodo, Jean Roch (Félix) et Paulémile. Quant à Georges, il choisit celui de Manzana, nom de jeune fille de sa grand-mère, auquel il accole après 1905 celui de Pissarro.

Souhaitant rassurer leur mère qui craignait, non sans expérience, les difficultés d’une vie d’artiste, leur père les engagea, alors qu’ils étaient encore adolescents, à illustrer des contes et à produire de petits objets décoratifs destinés à être exposés et vendus. Georges fut encouragé dans cette voie, en particulier par des commandes de décorations de Jean Alfred Besnard 2 et d’Octave Mirbeau3, et, bien que paysagiste formé dans la veine impressionniste aux côtés de son père, il préférera à partir de 1906 s’inventer un domaine personnel, celui d’une forme d’art décoratif artisanal qui convenait à son tempérament et qui fut probablement pour lui une manière d’échapper aux comparaisons avec l’œuvre paternel.

Georges illustre les fables de Jean de La Fontaine4, puis avec Le Guignol5, journal réalisé durant les premiers mois de 1889 par les enfants de Camille Pissarro, nous découvrons le goût de Georges, qui n’a alors que dix-sept ans, pour les animaux et les contes orientaux. Dans ce journal, il dessine bien souvent des coqs ou des scènes orientales, déguisant son coq fétiche en Turc dans Une scène en Turquie, et il imagine un projet d’assiette entourée d’un décor orientalisant.

Les goûts littéraires du jeune artiste dans les années 1890 sont connus notamment à travers les titres de ses premières gravures destinées à des illustrations : Gustave Flaubert dont les livres étaient bien présents à Éragny (les Trois contes, Salammbô…), ou Maurice Maeterlinck dont il aimera bientôt retrouver l’image de La Princesse Maleine dans celle de sa première femme, Esther Isaacson.

Entre 1906 et 1910, Manzana se lance dans un ensemble d’œuvres, dont une série d’estampes, prenant pour thème des contes arabes tirés des Mille et Une Nuits  ; de Rarahu, idylle polynésienne6 de Pierre Loti ; ou encore de La Reconnaissance de Shâkountalâ (ou Çakountalâ )7, dont le romantisme inspira Camille Claudel en 18888, un drame écrit par le poète Kâlidâsa entre les IV e et Ve   siècles qui puise dans le Mahâbhârata, un recueil d’épopées mythologiques fondateur de l’hindouisme.

À l’exception peut-être d’Ali Baba et les quarante voleurs, Manzana choisira toujours des contes qui lui permettent de magnifier la sensualité des corps féminins, dont les modèles lui étaient bien souvent offerts par sa compagne Roboa et ses filles qui aimaient se déguiser en Orientales comme les photographies des archives familiales en conservent le souvenir.

Ce sont d’abord des gravures sur bois puis très vite des eaux-fortes reprises à l’aquatinte et des lithographies en couleurs qu’il rehausse d’or avant 19079. En 1911, au sujet de l’usage de l’or, Manzana, interrogé par Charles Guillaume Janneau, en donne ainsi l’origine dans son œuvre : « Je l’ai d’abord employé dans la décoration du meuble que je voulais original et vraiment moderne… […]. J’ai voulu faire autre chose. J’ai cherché un style décoratif en des combinaisons de lignes simples et de taches franches. Car la décoration ne saurait s’accommoder d’une analyse minutieuse : elle veut des résumés. Je possédais alors un coq splendide, dont la huppe était vraiment d’or. Je l’ai traduite avec de l’or, et, satisfait de l’effet, j’ai continué10. » Les figures sont souvent reprises d’une technique à l’autre avec une excellente compréhension des possibilités propres à chacune d’elles. On retrouve dans les planches des Mille Nuits et Une Nuit l’adaptation d’une gravure sur bois ou de l’eau-forte, « Elle apparaît et c’est le jour… ». On peut aussi relever des figures communes à une gravure et à une lithographie sans que l’on sache si la gravure précède la lithographie. Souvent, il pratique le monotype que son père avait découvert lors de sa collaboration avec Degas et continué à expérimenter à Éragny au début de l’année 1895, lors de l’installation d’une presse et d’un atelier de gravures dont ses fils tirèrent profit. Cette technique, Manzana la pratique librement de plusieurs manières. Soit il peint directement sur une plaque vierge de toute gravure dont l’impression, après avoir été rehaussée, est contretypée, faisant ainsi disparaître le gaufrage de la cuvette, soit il reprend au pinceau l’épreuve d’une lithographie. Avec la technique de l’eau-forte retravaillée à l’aquatinte, il réalise des suites exposées pour la première fois en nombre par la galerie Hessèle, du 1er au 15 avril 1910. C’est d’ailleurs en avril de cette année et donc durant cette exposition que Jacques Doucet se porte acquéreur de 48 eaux-fortes, dont de rares épreuves d’état le plus souvent tirées en jaune-bistre, et de 4 lithographies en couleurs rehaussées d’or.

Entre 1910 et 1923, Manzana va travailler aux illustrations de quelques contes qu’il puise dans la traduction des Mille Nuits et Une Nuit de Joseph Charles Victor Mardrus11 publiée en 16 volumes de 1899 à 1904 par La Revue blanche puis par Charpentier et Fasquelle. La notoriété de cette traduction, la première en France depuis deux siècles, et qui va inspirer le monde des arts, est notamment relevée par Marcel Proust qui y fait référence dans la Recherche quand son narrateur, lors de son deuxième séjour à Balbec, doit choisir entre la traduction de Galland et celle de Mardrus. De nombreux artistes vont contribuer à accroître la notoriété de cette traduction entre les deux guerres par l’illustration de belles éditions de certains de ses contes. Parmi ces illustrateurs, outre Léon Carré et Mohammed Racim (1926), on peut citer Joë Hamman (1920), Jean Picart Le Doux (1922), François-Louis Schmied (1927), Jacques Touchet (1939), ou Kees van Dongen (1955). Dès 1910, Manzana échange plusieurs lettres avec le Dr Mardrus qui l’autorise le 26 février 1912 « à faire éditer en une édition de grand luxe et en un volume par souscription, deux contes extraits de [ses] Mille Nuits et Une Nuit. » Dès l’origine du projet, le Dr Mardrus exprime le souhait que le projet soit confié à Ambroise Vollard12 pour les deux cents exemplaires envisagés par Manzana. Ce dernier lui offre tout d’abord une œuvre évoquée dans deux lettres envoyées de Honfleur où Mardrus s’est retiré pendant la grande inondation de Paris en 1910. L’œuvre évoquée au sujet du meilleur cadre à lui donner dans cette correspondance, une peinture d’or et d’argent, est très probablement le Portrait de Lucie Delarue-Mardrus qui figurera en octobre au Salon d’automne et qu’Apollinaire décrit dans L’Intransigeant comme « un portrait tout en or et en argent ». Georges propose ensuite de payer le Dr Mardrus avec quelques exemplaires et finalement lui règle la somme de quatre mille francs de droits d’auteur, comme l’atteste un reçu daté du 26 février 192313.

Si l’ouvrage ne fut jamais édité, il mobilisa l’attention de Georges qui y travailla de longues années. Les difficultés techniques d’impression de son projet au pochoir, et plus certainement la concurrence d’autres illustrateurs, furent probablement des obstacles majeurs. En effet, seule une coûteuse édition aurait pu transposer avec justesse la richesse chromatique des planches conçues au pochoir rehaussées de pigments dorés et argentés. À partir de 1926, Manzana assiste à l’édition du Livre des mille et une nuits dans la traduction de Mardrus avec des illustrations de Léon Carré rehaussées au pochoir en couleurs et or par Jean Saudé et des décorations de Mohammed Racim14. Nul doute que cette édition, bien que d’un esprit plus littéralement illustratif, contribua à décourager Manzana.

L’étude de l’ensemble des planches précieusement reliées, avec couverture illustrée et boîte de cuir, que l’artiste avait dédicacé à son fils Félix, et des planches solitaires, permet de préciser les techniques utilisées qui s’inscrivent dans le contexte du renouveau du pochoir en France15. La comparaison entre les diverses planches semble indiquer que l’artiste s’est livré au préalable à plusieurs essais esthétiques et techniques. Si les matrices des Mille Nuits et Une Nuit n’ont pas été retrouvées à ce jour16, on peut toutefois observer que chacune de ces planches nécessitait non seulement plusieurs matrices ajourées (pochoirs), mais aussi trois ou quatre autres matrices obtenues par des reports photolithographiques17 servant à l’impression des traits, c’est-à-dire du texte et de ses lettrines, des traits du dessin et des liserés d’encadrement. On en compte ainsi quatre pour les deux contes, Histoire de six adolescentes aux couleurs différentes18 et Abou-Nowas et le bain de Sett Zobéida19, mais deux ou trois seulement pour les planches isolées des Aventures de Hassân alBassri20 et d’Ali Baba et les quarante voleurs. Dans le premier cas, on décompte ainsi quatre couleurs : le noir, le bleu et le rouge ainsi qu’un vert pâle. Les aplats gouachés avec des pigments métalliques sont le résultat d’impressions au pochoir, avec de sensibles variations pour les planches d’essai dues à la nature de ce procédé manuel ainsi qu’aux hésitations sur les pigments. Enfin, les planches de l’album relié, celles des deux premiers contes, plus richement illustrées, semblent bien, à la vue de l’homogénéité des encres, être des épreuves uniques réalisées en une seule fois tandis que les plus simples ont fait l’objet de deux ou trois épreuves d’essai. Le thème des Mille et Une Nuits va l’inspirer pour de nombreuses créations tant artistiques que décoratives, qui constituent une part essentielle de son iconographie et finalement son apport le plus original. Il va y puiser les motifs de ses peintures et de ses monotypes mais aussi ceux de ses objets décoratifs, céramiques, faïences, vitraux et verres peints21, tapisseries22 et meubles23 qu’il exposera régulièrement jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale et qui figureront notamment dans sa grande exposition personnelle au musée des Arts décoratifs en 1914.

L’Orient de Manzana ne sera jamais celui de l’exotique et du pittoresque des colonies et de l’Orientalisme. Il est celui d’un paradis sensuel que la littérature romantique et les nombreuses traductions de la fin du XIXe siècle ont popularisé à travers les livraisons des revues et des journaux. Émile Henriot, dans un article publié par l’Excelsior du 21 janvier 1914, décrivait ainsi l’Orient de Manzana à l’occasion de sa grande exposition au musée des Arts décoratifs : « Rien de plus surprenant, pour qui n’aurait encore rien vu de cet artiste, que l’exposition du Musée des Arts Décoratifs. Imaginez-vous transporté, par la volonté d’un magicien tout-puissant, dans le monde de la fantaisie le plus éloigné, dans un Orient fantastique et opulent, tel que Gauthier n’en a pas rêvé, tel que Loti n’en a pas vu. Imaginez-vous soudain conduit au milieu du plus riche décor d’un chapitre inédit des Mille et Une Nuits, dans la caverne d’un Ali Baba qui serait amateur d’art... »

Manzana ne sera jamais tenté de voyager vers ce qui n’était pour lui qu’un rêve bercé de douces fantaisies érotiques. La Seconde Guerre mondiale et le long séjour de l’artiste en famille au Maroc, de 1939 à 1947, correspondent alors au désintérêt de l’artiste pour ses chers contes arabes.

Notes

1. Les Pissarro – Une famille d’artistes, cat. d’exp., musées de Pontoise, éditions du Valhermeil, Colombelles, 2015. 2. Jean Alfred Besnard (1863-1924) est un architecte parisien proche de Camille

Pissarro qui a conçu pour ce dernier l’aménagement de l’atelier d’Éragny. Sur le soutien d’Octave Mirbeau (1848-1917) à Georges.

4. Cf. Fables de J. de La Fontaine illustrées par John Rabbit, 1890, in Les Pissarro – Une famille d’artistes, op. cit., p. 72-73.

5. Cf. Le Guignol, in Les Pissarro – Une famille d’artistes, op. cit., p. 44-49.

6. Pierre Loti (Louis-Marie-Julien Viaud), Rarahu, idylle polynésienne, Calmann Lévy, Paris, 1879.

7. Traductions de La Reconnaissance de Shâkountalâ (ou Çâkuntalâ) de Kâlidâsa : Sacontala, ou L’Anneau fatal, trad. du sanskrit en anglais par William Jones, et de l’anglais par Antoine-André Bruguière, 1803 ; La Reconnaissance de Sacountala, trad. par Antoine-Léonard Chézy, 1830 ; Hippolyte Fauche, dans les Œuvres complètes de Kâlidâsa, 1859-1860 ; La Reconnaissance de Sakountala, trad. par Philippe-Édouard Foucaux, 1867 ; Sakountalâ, trad. par Franz Toussaint, 1922.

8. Camille Claudel, Sakountala, plâtre exposé au Salon de 1887 ; marbre de 1905, musée Rodin, Paris.

9. On a parfois écrit que Manzana avait étudié les diverses manières d’utiliser l’or en lisant le Livre de l’art ou Traité de la peinture de Cennino Cennini, qui ne fut réédité qu’en 1911. En possédait-il une édition ancienne ? Son usage de l’or et des poudres métalliques précède l’année 1907, comme l’attestent la préface écrite par Mirbeau dans le catalogue de la galerie Vollard en 1907 ou encore les Contes d’Orient montrés lors de la première exposition de la Société moderne en février 1909 et au sujet desquels Louis Vauxcelles écrit dans Gil Blas du même mois : « Les sept gouaches rehaussées d’or que Manzana-Pissarro intitule “Contes d’Orient” sont le grand et légitime succès de la Société Moderne […] L’harmonie des tonalités profondes et chaleureuses, le rehaut éclatant et jamais criard des ors et des bronzes… »

10. Article de Charles-Guillaume Janneau, « Chez M. Manzana-Pissarro », Gil Blas du 5 juillet 1911.

11. Joseph Charles Victor Mardrus, Franco-Égyptien d’origine arménienne, né au Caire en 1868 et décédé à Paris en 1949, était médecin, poète et traducteur. Il fut un orientaliste bien connu du monde littéraire parisien. Avec sa complicité, son ami Paul Poiret organisa, en 1911, chez lui, une fastueuse soirée intitulée « La Mille et Deuxième Nuit ». (Cf. D. Paulvé et M. Chesnais, Les Mille et Une Nuits et les enchantements du Docteur Mardrus).

12. Le Dr Mardus écrit en note dans une lettre adressée depuis Honfleur à Manzana en août 1910 : « Je souhaite fort que l’éditeur soit Vollard, car j’ai grande foi dans son sens artistique. » 13. Ces lettres et ce reçu sont conservés dans les archives de la famille Pissarro.

14. Le Livre des mille et une nuits, illustré de 144 aquarelles de Léon Carré (1878-1942) rehaussées au pochoir en couleurs et or par Jean Saudé, et orné de 85 compositions décoratives en couleurs par Mohammed Racim (1896-1975), texte dans des encadrements en couleurs, 12 volumes, éditions d’art Henri Piazza, Draveil, 1926-1932.

15. On estime à une trentaine le nombre d’ateliers d’impression au pochoir à Paris entre les deux guerres. Cf. Jean Saudé, Traité d’enluminure d’art au pochoir, éditions de l’Ibis, Paris, 1925, ainsi que « L’enluminure au pochoir, un art méconnu », in Les Nouvelles de l’estampe, mai-juin 1975, p. 9-15.

16. Des matrices des pochoirs animaliers de Manzana sont conservées au musée Camille Pissarro mais aucune des Mille Nuits et Une Nuit. Cf. le présent catalogue, p. 104.

17. Les procédés photolithographiques (photogravure) se sont développés en parallèle à ceux de la photographie. Ils préfigurent par ailleurs l’offset et la sérigraphie. Pour du texte ou un dessin, le principe consiste à écrire ou dessiner sur un papier translucide qui servira de report (négatif ou positif) sur pierre par réaction chimique. À la fin du XIXe siècle, la pierre fut remplacée par le zinc (zincographie). Cf. Léon Vidal, Traité pratique de photolithographie, Annales de la photographie, Gauthier-Villars et Fils, Paris, 1893.

18. L’Histoire de six adolescentes aux couleurs différentes figure dans le tome VI de la traduction du Dr Mardrus.

19. Abou-Nowas et le bain de Sett Zobéida est extrait du Parterre fleuri de l’esprit et le jardin de la Galanterie qui figure dans le tome VII de la traduction du Dr Mardrus.

20. Les Aventures d’Hassan al-Bassri figurent, sous le titre Les Aventures de Sindbad, le terrien, dans la traduction de René R. Khawam.

21. Plusieurs de ces verres et faïences sont reproduits dans Les Pissarro – Une famille d’artistes, op. cit., p. 84-88. Cf. le présent catalogue, p. 97, 100 et 112.

22. Madeleine Jarry lui reconnaît un rôle dans le renouveau de la tapisserie du début du XXe siècle. Cf. La Tapisserie, art du XXe siècle, Office du Livre, Fribourg, 1974.

23. Comme pour les autres objets décoratifs de Manzana, il n’existe pas de catalogue raisonné de ses meubles qui n’apparaissent que rarement lors des ventes publiques, si bien qu’il est impossible d’en évaluer le nombre.

 

BIBLIOGRAPHIE

Traductions des Mille et Une Nuits

Il existe en français quatre traductions des Mille et Une Nuits : celle d’Antoine Galland publiée de 1704 à 1717  ; celle de Joseph-Charles Mardrus éditée en seize volumes par La Revue blanche puis les éditions Fasquelle (1899-1904) avec des contes érotiques expurgés par Galland ; celle de René R. Khawam en 4 volumes, Albin Michel, 1965-1967 et Phébus, 1986-1987 ; enfin, celle d’André Miquel et Jamel Eddine Bencheikh en 3 volumes dans la Pléiade, 2005-2006.

Ces éditions divergent comme les éditions en arabe, ces contes formant en quelque sorte un agrégat instable de textes anciens arabes ou perses. Par exemple, Aladdin ou la Lampe merveilleuse, Sinbad le marin et Ali Baba et les quarante voleurs, étrangers aux éditions anciennes et issus du folklore syrien, ne figurent pas dans la version de Khawam alors que, depuis Galland, ils sont devenus représentatifs des Mille et Une Nuits. Pour le corpus des Mille et Une Nuits, se reporter à l’ouvrage d’Aboubakr Chraïbi qui précise que Mardrus a déformé le texte et ajouté des contes hindoustanis

 

AUTOUR DES MILLE ET UNE NUITS

Actes du colloque « Mille et une nuits en partage » tenu à l’occasion du tricentenaire de la traduction d’Antoine Galland, publiés sous la direction d’Aboubakr Chraïbi, Actes Sud, Arles, 2004.

Dominique Paulvé et Marion Chesnais, Les Mille et Une Nuits et les enchantements du docteur Mardrus, catalogue d’exposition, musée du Montparnasse, éditions Norma, Paris, 2004.

Aboubakr Chraïbi, Les Mille et Une Nuits, histoire du texte et classification des contes, L’Harmattan, Paris, 2008

Actes du colloque « Mille et une nuits en partage » tenu à l’occasion du tricentenaire de la traduction d’Antoine Galland, publiés sous la direction d’Aboubakr Chraïbi, Actes Sud, Arles, 2004.

Dominique Paulvé et Marion Chesnais, Les Mille et Une Nuits et les enchantements du docteur Mardrus, catalogue d’exposition, musée du Montparnasse, éditions Norma, Paris, 2004.

Aboubakr Chraïbi, Les Mille et Une Nuits, histoire du texte et classification des contes, L’Harmattan, Paris, 2008

 

CHRISTOPHE DUVIVIER est Directeur des Musées de Pontoise

Historien de l’art, expert & commissaire d'expositions,

Membre des Comités directeurs des associations : Les Amis de Camille Pissarro & Les Amis de Jeanne et Otto Freundlich, membre du Comité scientifique du Musée des Impressionnismes, Giverny.

Commissaire notamment des expositions : Nemours (1984) ; Néo et Postimpressionnistes belges (1990) - Louis Hayet (1991) - Lucien Pissarro (1998) - Chang Dai-Chien, T'ang Haywen, Zao Wou-Ki (1999) – Georges Seurat et le Néo-impressionnisme (Japon 2002) - C. Pissarro (France, Allemagne, Japon 2003-2004) - Matisse (2005) – Ch. Angrand (2006), Horizontales-Verticales-Seules (2006) - Freundlich (2009) - Pissarro (Japon 2012) – Frank Gerritz (2011) - Marquet (2013) – C. Pissarro, Le premier des impressionnistes, (Musée Marmottan-Monet, Paris), Otto Freundlich (Musée de Montmartre, 2020)...

 

POUR ALLER PLUS LOIN

Le catalogue Edition par: Christophe Duvivier.

Édition en française 112 pages dont un cahier en facsimilé de 32 pages

150 illustrations 23,5 x 31,5 cm

Reliure cartonnée contrecollée imprimée en 6 couleurs

Paris, Éditions El Viso, 2020

Référence : 978-84-12-09694-1

 

https://edicioneselviso.com/fr/content/4-qui-sommes-nous

CATALOGUE ÉDITÉ PAR LES EDITIONS EL VISO 

Les Mille Nuits et une nuit de Georges Manzana-Pissarro-Ediciones El viso

Les Éditions El Viso ont été créées en 1981 dans l’intention de produire des livres d’art de qualité pour les musées et institutions culturelles du monde entier. Depuis, la maison a publié plus de 1500 titres, y compris des catalogues d’exposition ; des guides ; des catalogues raisonnés d’artistes, de musées et de collections d’art ; ainsi que des livres de photographie, d’architecture, de décoration d’intérieur, de paysagisme, de design et d’entreprise.

Environ la moitié de la production éditoriale est destinée à l’exportation et correspond à des publications réalisées pour des institutions de premier ordre, comme The Metropolitan Museum of Art à New York ou The Dallas Museum of Art, entre autres.

Aujourd’hui, les Éditions El Viso jouissent d’un prestige international en tant que maison d’édition de référence pour l’élaboration de livres illustrés de qualité, publiant en plusieurs langues en Europe, Amérique et Asie et ayant bâti son propre fonds éditorial sélect et croissant.

 

LE MUSÉE PISSARRO

https://www.ville-pontoise.fr/equipement/musee-camille-pissarro

Le musée Pissarro est installé dans une maison située sur le site de l'ancien château qui domine l'Oise.

CAMILLE PISSARRO ET LES PEINTRES DE LA VALLÉE DE L’OISE

Le Musée Camille-Pissarro présente une sélection de ses collections autour de l’Impressionnisme.

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, ce mouvement pictural marqua la rupture de l’art moderne avec la peinture académique en vogue. Camille Pissarro, qui résida à Pontoise de 1872 à 1884, en a été le pionnier. En ville, il a préparé la première exposition du groupe impressionniste en 1874, réalisé des centaines d’oeuvres et travaillé avec Cézanne et Gauguin.

Le musée Camille-Pissarro présente non seulement des toiles de ce maître mais aussi des oeuvres de ses fils (Lucien, Ludovic-Rodo, Georges et Félix) et de ses amis Paul Signac, Ludovic Piette, Federico Zandomeneghi, Edouard Béliard et Louis Hayet. L’exposition est complétée par des peintures d’artistes pré et post impressionnistes qui ont travaillé dans la Vallée de l’Oise tels que Charles-François Daubigny, Luis Jimenez et Octave Linet.

 

 

Téléchargez le dépliant pour votre visite.

https://www.ville-pontoise.fr/sites/pontoise/files/document/evenement/3_volets_manzana_pissarro.pdf

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Inauguré en 1980, le Musée Pissarro est installé dans une maison bourgeoise dominant la vallée de l'Oise et la vieille ville de Pontoise. Pensé comme une extension du Musée Tavet-Delacour, ce musée rend hommage à l'œuvre de Camille Pissarro notamment en abritant les archives de l'association "Les amis de Camille Pissarro" et un ensemble d'œuvres de l'artiste et de ses contemporains comme Daubigny ou Signac.

 

Du mercredi au dimanche de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h

> Plein tarif : 5 € / Tarif réduit : 4 € / - de 12 ans : gratuit

Groupes scolaires (sur rendez-vous) : gratuit

Le parc de l’ancien château de Pontoise est ouvert aux mêmes horaires que le musée – Accès par l’entrée du musée.

 

Musée Camille-Pissarro

17 rue du Château

95300 Pontoise

museetavet@ville-pontoise.fr

Tel : 01 30 73 90 77

 

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