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HISTOIRE, PATRIMOINE, PEINTURE, SCULPTURE, PERFORMANCE,

UNE ANNÉE BRITANNIQUE  DEUX EXPOSITIONS  ET UN COLLOQUE

UNE ANNÉE BRITANNIQUE   DEUX EXPOSITIONS  ET UN COLLOQUE
UNE ANNÉE BRITANNIQUE   DEUX EXPOSITIONS  ET UN COLLOQUE
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UNE ANNÉE BRITANNIQUE   DEUX EXPOSITIONS  ET UN COLLOQUE

AU MUSÉE ET A LA GALERIE DES BEAUX ARTS  BORDEAUX

 

Musée et Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux

12 novembre 2020 > 17 octobre 2021

 

En raison de sa nouvelle temporalité, la « Belle saison britannique » s’intitule désormais une « Année britannique au musée des Beaux-Arts » avec des expositions et des événements programmés de la fin de l’automne 2020 au début de l’automne 2021.

12 novembre 2020 > 19 septembre 2021 :  British Stories, conversations entre le musée du Louvre et le musée des Beaux-Arts de Bordeaux au musée.

Juin 2021 > 17 octobre 2021 : Absolutely Bizarre ! Les drôles d’histoires de l’École de Bristol (1800- 1840) à la Galerie des Beaux-Arts.

Dans le cadre de cette Année britannique, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux présente deux expositions : British Stories au musée et Absolutely Bizarre ! à la Galerie, labellisée « Exposition d’intérêt national ». Elles mettront à l’honneur la peinture britannique, encore méconnue en France, tout en rendant hommage aux relations historiques entre la Grande-Bretagne et l’Aquitaine.

Le musée des Beaux-Arts de Bordeaux se distingue parmi les musées de région par la qualité de son fonds d’art britannique (peintures, dessins, estampes et sculptures), peu représenté dans les collections publiques françaises. Ce corpus d’une trentaine d’œuvres et de diverses provenances (legs ou achats, dépôts, etc.), essentiellement composé de portraits et de tableaux d’Histoire, compte des œuvres de Joshua Reynolds ou de Thomas Lawrence, ainsi que d’artistes plus rares en France comme Benjamin West, John Martin et Johan Zoffany. Le public n’a que rarement l’occasion d’admirer ces trésors dans leur ensemble.

Une Année britannique ! se propose de remédier à cet oubli au travers de deux expositions qui rythmeront la fin de l’année 2020 et l’année 2021. L’une offrira un cadre inédit au dialogue entre les collections du musée et des chefs-d’œuvre britanniques exceptionnellement prêtés par le musée du Louvre. L’autre, tout aussi inédite, mettra à l’honneur la formidable École de peinture de Bristol (1800- 1840), grâce au prêt de plus d’une soixantaine d’œuvres (peintures et dessins) du Bristol City Museum & Art Gallery, partenaire du projet avec le Louvre, auquel s’adjoindront des prêts exceptionnels de la Tate Britain de Londres, de la Victoria Art Gallery de Bath et du musée du Louvre.

L’Année britannique au musée sera accompagnée de trois publications scientifiques dont un album sur l’exposition British Stories (à paraître en 2020), un catalogue sur l’exposition Absolutely Bizarre ! (à paraître en 2020) et enfin d’un catalogue raisonné de la collection britannique du musée, en 2021.

À noter également, un colloque international sur L’art du portrait dans la peinture anglaise (1750- 1900) organisé par les universités de Toulouse et de Bordeaux, en collaboration avec le musée des Beaux-Arts de Bordeaux (fin juin 2021), ainsi qu’une programmation pluridisciplinaire : concerts, découverte de la littérature anglaise ou encore projets de médiation.

 

POUR ALLER PLUS LOIN

 

Commissariat de l’Année britannique

Sophie Barthélémy, directrice du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, Sandra Buratti-Hasan, directrice adjointe du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, conservatrice des collections XIXe-XXe siècles. Guillaume Faroult, conservateur en chef au musée du Louvre, en charge des peintures françaises du XVIIIe siècle et des peintures britanniques et américaines. Pour Absolutely Bizarre !, Jenny Gaschke, conservatrice des collections européennes avant 1900 au Bristol Museum & Art Gallery.

Catalogue de l’exposition Absolutely Bizarre ! sous la direction scientifique de Guillaume Faroult.

Scénographie Sandrine Iratçabal, Atelier SIGMAS, Bordeaux. Guillaume Ruiz, design graphique des expositions.

Mise en lumière Géraud Périole.

 

Expositions organisées par la Ville de Bordeaux avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre. Et Bristol museum & art gallery

 

L'Exposition Absolutely Bizarre ! a reçu le label Exposition d'intérêt national du ministère de la Culture (Direction générale des patrimoines - service des musées de France). À ce titre, elle a reçu un soutien financier exceptionnel.

 

ENTRETIEN CROISÉ AVEC LES COMMISSAIRES

 

Cette Année britannique ! s’inscrit dans le cadre de la convention triennale que la Ville de Bordeaux a signée avec le musée du Louvre l’année dernière. Comment avez-vous pensé cette seconde édition ?

 

Sophie Barthélémy : Cette seconde édition est le fruit d’un dialogue nourri avec le musée du Louvre et l’occasion, bien sûr, de croiser nos collections. Au regard de la situation sanitaire actuelle, nous avons décidé d’un commun accord avec nos partenaires de consacrer toute une année à ce programme. Les deux expositions, prévues initialement aux mêmes dates, vont donc se succéder. De manière générale, les Bordelais sont dans l’attente de découvrir dans leur ville les grands chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art. Ils pourront admirer, dans la première exposition intitulée British Stories, la très belle collection du musée aux côtés de toiles des maîtres du Louvre, dont le fameux Master Hare de Reynolds.

En juin 2021, à la Galerie des Beaux-Arts, une deuxième exposition sur l’École de Bristol offrira un véritable travail d’historien de l’art et de défrichage. C’est une approche originale que nous proposerons aux visiteurs. Absolutely Bizarre ! réunira des œuvres savoureuses, surprenantes, fantasques même, mêlant humour anglais et univers fantastiques.

Ces deux expositions permettront donc de proposer deux points de vue complémentaires sur la peinture britannique. Dès mon arrivée au musée en 2014, j’ai eu le souhait de valoriser notre collection d’art britannique qui comprend des signatures prestigieuses, notamment de grands portraitistes anglais. Je suis donc très heureuse que le public puisse prendre plaisir à la découverte de toutes ces œuvres.

Guillaume Faroult : En tant que conservateur des peintures britanniques au Louvre, j’étais séduit depuis longtemps par la poésie si subtile de Francis Danby, le peintre le plus célèbre de l’École de Bristol et que Turner lui-même admirait ! Je souhaitais vivement qu’une de ses peintures entre au Louvre, ce qui a étépossible grâce àla générositédu collectionneur américain Christopher Forbes qui a donné au musée en 2011 le très spectaculaire Christ marchant sur les eaux qui sera présenté justement dans l’exposition Absolutely Bizarre ! l’année prochaine.

En 2013, j’ai pu découvrir la très belle présentation des peintres de l’École de Bristol proposée dans le musée de la ville et due à Jenny Gaschke. Je crois que c’est à partir de ce moment que j’ai souhaité pouvoir organiser une exposition sur ce foyer artistique, si singulier et si méconnu, même en Angleterre ! ÀBristol, Francis Danby et ses émules ont su inventer un type de paysage très particulier qui rend bien compte de la beauté naturelle du site tout en y instillant avec une grande subtilité les signes de la modernité urbaine. On songe souvent à l’atmosphère des romans de Jane Austen devant ces tableaux. Mais j’avoue avoir un faible pour le peintre le plus marginal de ce foyer artistique : Samuel Colman dont l’œuvre est àla fois fantastique, tragique parfois et souvent burlesque, « sublime » en un mot ! À mon sens, il prolonge cette verve satirique typiquement britannique issue du peintre William Hogarth et des grands caricaturistes anglais ainsi que l’inspiration fantastique qui culmine à la génération romantique dans les chefs-d’œuvre de John Martin ou de Turner.

Aussi lorsque Sophie Barthélémy et Sandra Buratti-Hasan m’ont proposé de réfléchir à une collaboration autour de la peinture britannique, le choix de l’École de Bristol s’est imposéd’autant que les deux villes, Bordeaux et Bristol, sont liées.

Cette Année britannique regroupe deux expositions et des événements, comment s’inscrit-elle dans le projet du musée ?

Sandra Buratti-Hasan : Le musée des Beaux-Arts a très tôt organisédes expositions s’intéressant àla peinture britannique, dans toute sa variété. Dès 1945, l’exposition La peinture contemporaine en Angleterre présente les œuvres d’une quarantaine d’artistes, dont Frank Brangwyn, Robin Guthrie et Walter Sickert. En 1950, le musée accueille des collections provenant de Bristol, ville avec laquelle Bordeaux s’était jumelée trois ans plus tôt. En 1972, il organise Bristol et ses peintres au XIXe siècle à l’occasion des 25 ans du jumelage et, en 1974, l’exposition La peinture anglaise des années 60. À nouveau, en 1977, le public bordelais peut découvrir La peinture britannique de Gainsborough à Bacon où le Master Hare est déjà présenté. Le musée avait aussi participé au regain d’intérêt pour l’art britannique en collaborant en 1996 avec le musée Bonnat de Bayonne pour Characters : Les portraitistes anglais XVIIIe-XIXe dans les musées d’Aquitaine. Près de 25 ans plus tard, le musée des Beaux-Arts se devait d’accueillir de nouveau dans ses murs cette rétrospective de peintures britanniques et de mener un travail de fond sur ces artistes, peu étudiés et publiés.

Sophie Barthélémy : Dans la tradition de précurseur et de découvreur qui est la sienne, le musée dévoilera, dans l’exposition Absolutely Bizarre !, des thématiques peu connues du public mais que nous avons à cœur de lui présenter. Il n’y a jamais eu d’exposition sur l’École de Bristol en dehors de l’Angleterre et seul l’artiste Francis Danby est présent dans les collections du Louvre, comme le rappelle Guillaume Faroult. Au-delà des expositions, c’est aussi l’occasion de réinterroger la constitution de la collection britannique du musée, et plus particulièrement à travers l’étude des œuvres « Musées Nationaux Récupération ou MNR » qui évoque, derrière ce sigle, le destin tumultueux d’œuvres d’art récupérées en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et confiées à la garde des musées nationaux. Ce travail de recherche et d’étude sur les œuvres donnera lieu au premier catalogue raisonné des collections britanniques du musée de Bordeaux mais aussi à un colloque sur l’art du portrait, organiséen association avec les Universités de Toulouse et de Bordeaux fin juin 2021.

Vous évoquez les drôles histoires de l’École de Bristol, pouvez-vous nous en dire plus ?

Jenny Gaschke : Les artistes de l’École de Bristol aimaient se rencontrer pour dessiner àla campagne, comme tous ceux de l’époque romantique. À Leigh Woods, près des gorges de l’Avon, les artistes adoraient jouer de la guitare et pique-niquer, mais ils avaient aussi un vif intérêt pour les sciences et la technologie. Ils voulaient peindre de grandes scènes sublimes, dignes de l’Académie royale, mais ils étaient en même temps profondément engagés socialement – comme on peut le voir dans leurs scènes satiriques de la vie àBristol et leurs images des émeutes qui enflammèrent la ville en 1831.

Une anecdote de leur époque est particulièrement croustillante : en 1817, l’artiste Edward Bird peint le portrait d’une jeune femme élégante, vêtue d’une robe de soie jaune et portant un turban blanc fait de plumes de paon. Elle pose devant des temples indiens et des palmiers. Cette jeune femme, présentée comme la Princesse Caraboo de Java, était en fait Mary Baker, fille d’un cordonnier du Devonshire. Elle avait inventéun langage incompréhensible afin de persuader ses hôtes et le grand public qu’elle était une Indonésienne de haut rang, qui avait été capturée par des pirates. Elle a été capable de maintenir la tromperie pendant dix semaines, et ce de manière tout àfait remarquable.

 

Vous avez construit une riche programmation culturelle pour cette Année, quelle est la génèse de ces partenariats ?

Sophie Barthélémy : Parallèlement aux visites classiques, dédiées à la parfaite contemplation des œuvres, l’équipe du service de la valorisation culturelle conçoit des moments où le musée des BeauxArts devient un lieu vivant, ouvert et mouvant dans lequel le public rencontre des acteurs de tous horizons.

 

Des partenariats avec une dizaine d’institutions culturelles permettront ainsi de proposer une vaste programmation pluridisciplinaire, au sein du musée et dans toute la métropole : concerts, rencontres et parcours, avec par exemple l’Opéra National de Bordeaux, la Bibliothèque Mériadeck, la librairie anglophone Bradley’s Bookshop, l’école de langue Kids&Us ou encore Station Ausone-Librairie Mollat, pour ne citer que quelques projets. Je tiens aussi à souligner le partenariat du musée avec SNCF Gares & Connexions pour l’organisation d’expositions de reproductions, en gare de Bordeaux Saint-Jean et d’Agen. Elles permettront d’offrir aux voyageurs une découverte surprenante de l’art britannique.

C’est en raison de cette riche programmation qu’il ne s’agit pas seulement d’expositions mais bien d’une « Année britannique », organisée par le musée.

 

EXPOSITION BRITISH STORIES

CONVERSATIONS ENTRE LE MUSÉE DU LOUVRE ET LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE BORDEAUX

MUSÉE DES BEAUX-ARTS

 

12 NOVEMBRE 2020 – 19 SEPTEMBRE 2021

 

Les collections d’art britannique forment au sein du musée des Beaux-Arts de Bordeaux un corpus cohérent d’une trentaine de tableaux, dessins, estampes et sculptures. Cette exposition offre l’opportunité de les admirer dans un parcours articulé en plusieurs sections, en regard de huit chefs d’œuvre prêtés par le musée du Louvre, partenaire prestigieux de cette Année britannique.

 

Une part importante de l’exposition est consacrée àl’art du portrait, un genre dans lequel les peintres britanniques excellaient depuis le XVIe siècle. Au XVIIe siècle, le séjour du peintre flamand Anton van Dyck à la cour de Charles Ier d’Angleterre, durant les dix dernières années de sa carrière, fut déterminant dans l’évolution de l’art européen du portrait dont il renouvela les codes (Modello du Double portrait de Charles-Louis de Simmeren et du prince Rupert de Palatinat, neveux du roi, musée des Beaux-Arts, Bordeaux). Parmi ses héritiers les plus célèbres, citons Joshua Reynolds, représenté par son célèbre Master Hare (musée du Louvre) et quelques portraits saisissants (Portrait de Richard Robinson, évêque d’Armagh, musée des Beaux-Arts, Bordeaux). Ce tour d’horizon du portrait britannique culmine avec le Portrait de John Hunter, par Thomas Lawrence (musée des Beaux-Arts, Bordeaux). Dans le domaine de la peinture d’Histoire, l’exposition réserve une place de choix à des artistes peu représentés dans les collections publiques françaises : James Ward, avec un superbe Baptême du Christ (musée du Louvre), Benjamin West (Phaéton sollicitant la conduite du char d’Apollon, musée du Louvre) et Johan Zoffany (Triomphe de Vénus et Vénus et Adonis, musée des BeauxArts, Bordeaux). Notons également que le genre typiquement anglo-saxon de la « conversation piece » (portrait de groupe àcaractère narratif) est aussi représentéainsi que celui du paysage, dominépar le dramatique tableau de John Martin (Macbeth et les trois sorcières, musée des Beaux-Arts, Bordeaux).

 

C’est donc à un voyage passionnant dans la peinture d’outre-Manche que vous invite le musée des Beaux-Arts de Bordeaux, avec la collaboration exceptionnelle du musée du Louvre, au gré des inventions les plus significatives de générations d’artistes novateurs, curieux et audacieux.

Un album retrace l’essentiel de l’exposition présentant simultanément des œuvres issues des collections d’art britannique du musée des Beaux-Arts et du musée du Louvre. Édition bilingue (français-anglais) illustrée, Coédition Musée des Beaux-Arts/Éditions Snoeck, à paraître en 2020, 32 pages environ.

 

ARTISTES PRÉSENTÉS

 

Thomas E. Carlton (n.d.)

Giovanni Battista Cipriani (1727- vers 1785/1790)

Charles Edward Conder (1868-1909)

William Gowe Ferguson (1632-vers 1695)

Francis Seymour Haden (1818-1910)

Adriaen Hanneman (1601-1671)

John Hoppner (1758-1810)

James Hopwood le Jeune (1795-1855)

Thomas Lawrence (1769-1830)

Philippe Jacques Loutherbourg (1740-1812)

John Martin (1789-1854)

Paul Ayshford Methuen (1886-1914)

Victor Pasmore (1908-1998)

Allan Ramsay (1713-1784)

Joshua Reynolds (1723-1792)

Jan Siberechts (1627- vers 1703)

John Raphaël Smith (1752- 1812)

Gilbert Stuart (1755-1828)

Anton Van Dyck (1599-1641)

James Ward (1769-1859)

Benjamin West (1738-1820)

John Warrington Wood (1839-1886)

Johan Zoffany (1733-1810)

 

ZOOM SUR QUELQUES ŒUVRES

 

JOSHUA REYNOLDS

Quand il peint cette œuvre àl’extrême fin de sa carrière, Reynolds est conscient de la qualitédu portrait du jeune Francis George Hare, âgé alors d’à peine deux ans. Il fait graver l’œuvre sous le titre Enfance qui accorde ainsi une valeur emblématique à ce chef-d’œuvre de sa maturité. Elle deviendra rapidement célèbre, venant incarner l’image du nouveau regard porté sur l’enfance, développée au XVIIIe siècle. Reynolds a en effet exécuté de nombreux portraits d’enfants au cours de sa brillante carrière où il a su transcrire avec une sensibilitéexceptionnelle la personnalitéspécifique de ses petits modèles.

Ici, Reynolds adopte une composition particulièrement dynamique en présentant le jeune garçon le doigt dressé et animé par une vive curiosité envers le monde qui l’entoure. La vitalité de l’exécution picturale à larges coups de brosse met en exergue la vivacitéde son sujet. Reynolds a, tout au long de sa carrière, développé une technique extrêmement inventive, voire expérimentale au service de ses intentions esthétiques. L’intensitéchromatique des roses, des blancs et du bleu violacéqui magnifie la gracieuse silhouette de l’enfant accentue encore la fraîcheur de cette représentation iconique de la jeunesse.

 

JOHN MARTIN

La composition dramatique, le goût pour le surnaturel et la lumière spectaculaire de l’œuvre sont les caractéristiques de la peinture de John Martin. Le musée des Beaux-Arts est le deuxième musée français, après le Louvre, à posséder une œuvre de l’artiste. Dans Macbeth et les trois sorcières, John Martin fait référence àl’œuvre de William Shakespeare (extrait de la scène 3 de l’acte I). Les silhouettes de Macbeth et de Banquo, tous deux alors généraux de l’armée du roi, se dessinent sur un promontoire rocheux, orientés en direction des trois sorcières qui, dans leur apparence diaphane, s’éclipsent et se mêlent aux nuages. En haut à droite, un jet de peinture très fluide zèbre le ciel d’un éclair surnaturel, précédant la disparition des sorcières.

La palette, expressive et particulièrement subtile, confronte des gris violacés àdes roses lumineux. Un mouvement circulaire soulève les nuages chargés de pluie tandis qu’un soleil pâle et rose éclaircit la partie supérieure gauche de l’œuvre. Les arbres, quasiment dénudés, ploient sous le vent. L’artiste ajoute aux costumes de Macbeth et de Banquo une armure et de petits boucliers ronds, caractéristiques des armes des hautes terres d’Écosse. Au second plan, on devine la masse de l’armée détaillée par de petites touches de couleurs lumineuses.

 

ALLAN RAMSAY

Allan Ramsay est un homme érudit et un artiste accompli, tant du point de vue littéraire qu’artistique, avec une personnalitépolymorphe. Son voyage en Italie, entre 1755 et 1757, lui a permis d’enrichir la portée psychologique de ses portraits et de développer son réseau de sociabilité ́auprès de la noblesse britannique qui y séjourne. La comtesse Elisabeth de Salisbury (1721-1776) rencontre le peintre à la cour de Georges III où son fils James occupe les fonctions de Lord Chambellan de la Maison du Roi. À mi-corps, la tête tournée vers le côté, le coude appuyé, elle a une attitude naturelle que ne contredisent pas son visage fermé et sa moue désabusée, comme si elle était perdue dans une triste rêverie. Son teint rose et sa blondeur, mis en valeur par un éclairage presque facial, s’harmonisent heureusement avec une toilette raffinée qui témoigne du rang social du modèle – dentelle du châle, du décolletéfermé et des volants des manches. Dans ces années-là, Ramsay affectionne particulièrement ce type d’attitude décontractée et propice àmettre en valeur la somptuositédes vêtements.

 

PARCOURS DE L’EXPOSITION

 

Le parti pris scénographique des deux expositions qui composent Une Année britannique au musée fait la part belle àune « scénographie silencieuse ». Elle s’inspire des intérieurs anglais, chaleureux, feutrés, et souvent colorés. La proposition graphique prend appui sur une typographie et un graphisme caractéristiques de l’imprimerie anglaise, réinterprétée de manière contemporaine.

British Stories a pour objet de montrer de façon quasi exhaustive le rare fonds d’œuvres britanniques du musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Grâce à un dialogue entre les toiles bordelaises et les chefsd’œuvre prêtés par le musée du Louvre, huit conversations offriront un point de vue unique sur la richesse et la diversitéde l’art d’outre-Manche.

Une première section se concentre sur l’art du portrait aux XVIIIe et XIXe siècles. La présence de grands inspirateurs tels qu’Anton van Dyck, puis des plus grands maîtres du genre, de Joshua Reynolds à Thomas Lawrence, en passant par Allan Ramsay, met en lumière la virtuosité et le panache propres à cet âge d’or de l’art britannique.

Une attention particulière est portée au destin hors du commun de deux toiles qui n’en faisaient qu’une à l’origine : il s’agit de deux Portraits de famille, autrefois attribués à Thomas Lawrence mais dont l’auteur est inconnu. Ces œuvres, estampillées MNR 334 et MNR 336, sont, comme d’autres tableaux britanniques présents au musée, des tableaux « Musées Nationaux Récupération », c’est-à-dire des œuvres issues de la spoliation artistique pendant la Seconde Guerre mondiale et confiées aux musées de France dans l’attente de leur restitution àleurs propriétaires ou ayant-droits.

La seconde section rend compte de la diversité des genres représentés grâce aux marines et aux paysages souvent réalisés par des artistes issus du continent et qui firent carrière sur les îles britanniques. Quelques estampes témoignent également de l’importance de cette technique outreManche et des personnalités célébrées par leurs contemporains. Mais c’est surtout la peinture d’histoire qui apparaît ici au premier plan. C’est dans la Bible ou la mythologie gréco- romaine que puisent les artistes Benjamin West et Johan Zoffany, respectivement d’origine américaine et allemande. Phaéton sollicitant d’Apollon la conduite du char du Soleil, du musée du Louvre, peut être considéré comme un chef-d’œuvre de la peinture néoclassique, dont Benjamin West, l’auteur du tableau, est l’un des principaux défenseurs. Enfin, c’est l’histoire tragique de Macbeth et tout l’univers de William Shakespeare qui sont convoqués au sein de la récente acquisition réalisée par le musée des Beaux-Arts de Bordeaux du tableau Macbeth et les trois sorcières de John Martin, tableau aussi petit que puissant !

La visite se poursuit dans l’aile consacrée à l’art des 19e et 20e siècles, notamment avec un buste de femme sculptépar John Wood, avant de se terminer par l’œuvre d’un des pionniers de l’art abstrait et chef de file de l’avant-garde artistique anglaise, Victor Pasmore.

 

EXPOSITION ABSOLUTELY BIZARRE !

LES DRÔLES HISTOIRES DE L’ÉCOLE DE BRISTOL (1800-1840)

GALERIE DES BEAUX-ARTS

 

JUIN – 17 OCTOBRE 2021

 

Proches par leur situation géographique au Sud-Ouest de leurs pays respectifs et par leur passé commun de ports coloniaux, Bordeaux et Bristol sont jumelées depuis plus de 70 ans. Si de nombreux échanges existent entre les deux villes, l’école de peinture de Bristol, peu étudiée jusqu’à présent et peu connue en France, n’avait pas encore été mise à l’honneur de ce côté-ci de la Manche.

 

Cette exposition propose donc la première présentation d’ensemble, en France, de ce phénomène singulier qu’a représenté« L’École de Bristol ». Plus qu’un mouvement pictural autonome, il s’agit bien davantage d’une association informelle de peintres, principalement paysagistes, et d’amateurs (critiques, mécènes, écrivains), caractéristique des réalités artistiques de la première moitié du XIXe siècle. Des « sketching parties » (du terme « sketch », « esquisser ») dans les environs de Bristol et des réunions chez les uns et les autres cimentèrent l’unitéde ce groupe dans les années 1820-1830. L’École de Bristol aborde alors une grande variétéde genres qu’elle renouvelle : la peinture de la vie citadine et des scènes de genre, vues au prisme des transformations sociales de l’époque, le paysage, en inventant une forme très originale de vues pittoresques et péri-urbaines, et enfin la peinture fantastique, traitée avec une ambition inédite jusqu’alors.

De 1800 à1840, Bristol est ainsi une pépinière de talents de grande valeur qui, pour certains, se feront remarquer jusqu’à Londres au point d’influer sur l’évolution de la création artistique de la capitale britannique. Parmi eux, on compte les peintres Edward Bird, Francis Danby, Edward Villiers Rippingille, Samuel Colman, Samuel Jackson, Rolinda Sharples – artiste femme qui réussit une brillante carrière au point de pouvoir vivre de son art - et enfin William James Müller. Ce dernier, qui réalisa un témoignage saisissant des émeutes embrasant Bristol en 1831, sera mis en regard, pour la première fois, d’un célèbre contemporain, William Turner, dont on pourra admirer de puissantes aquarelles représentant l’incendie du Parlement britannique, qui eut lieu trois ans plus tard.

 

Le musée des Beaux-Arts accueillera environ 80 œuvres provenant majoritairement du Bristol Museum & Art Gallery (65 aquarelles et peintures àl’huile), auxquelles s’ajouteront plusieurs prêts de la Victoria Art Gallery de Bath et de la Tate Britain de Londres ainsi que du musée du Louvre.

La scénographie de l’exposition intégrera des dispositifs ludiques et pédagogiques, répartis dans les différentes sections de l’exposition : une présentation des outils et des étapes de réalisation d’une aquarelle ; un espace ludique pour lancer une partie de Painters’ Pursuit, jeu de plateau créé pour l’exposition ; un espace-bibliothèque comprenant des ouvrages anglais, en anglais et français, pour adultes et enfants.

Un catalogue proposera la première présentation d’ensemble, tant en France qu’en Grande-Bretagne, du phénomène singulier qu’a représenté « L’École de Bristol ». Il rassemble des essais d’introduction sur cette école mais aussi un ensemble de plus de 70 notices consacrées aux œuvres exposées. Dirigé par Guillaume Faroult, conservateur en chef au musée du Louvre, cet ouvrage bénéficiera des contributions de David Solkin, professeur honoraire au Courtauld Institute de Londres, de Jenny Gaschke, conservatrice des collections anciennes (pré-1900) au Bristol Museum & Art Gallery, d’Amy Concannon, conservatrice des collections britanniques (1790-1850) à la Tate Britain, ainsi que des cocommissaires Sophie Barthélémy, conservatrice en chef et directrice du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, et Sandra Buratti-Hasan, directrice adjointe, conservatrice en charge des collections XIXXXe siècles au sein du même établissement.

Édition bilingue (français-anglais) illustrée, Coédition Musée des Beaux-Arts/Éditions Snoeck, à paraître à la fin de l’année 2020, 280 pages.

 

ARTISTES PRÉSENTÉS

 Edward Bird (1772–1819)

Samuel Colman (1780–1845)

Francis Danby (1793–1861)

Samuel Jackson (1794-1869)

James Johnson (1803–1834)

John King (1788-1847)

William James Müller (1812–1845)

Nicholas Pocock (1740–1821)

James Baker Pyne (1800–1870)

Edward Villiers Rippingille (1798–1859)

Thomas L. Rowbotham (1782-1853)

Rolinda Sharples (1793–1838)

Joseph Mallord William Turner (1775-1851)

William West (b.c.1793–1861)

 

ZOOM SUR QUELQUES ŒUVRES

 

ROLINDA SHARPLES

Dans The Artist and Her Mother, Rolinda Sharples se représente à son chevalet, sa mère Ellen se tenant derrière elle, examinant avec attention ce qu’elle est en train de peindre. Sur le mur du fond, on peut apercevoir des tableaux, dont le portrait d’Ellen, jeune, tenant l’artiste alors bébé dans ses bras. Rolinda Sharples vient d’une famille de portraitistes professionnels ayant travaillé ́ en Angleterre et aux États-Unis. Alors que sa famille est très attachée au pastel, elle commence àtravailler la peinture àl’huile dès l’âge de treize ans. Tout en continuant àpeindre des portraits, elle travaille aussi quelques paysages et des sujets religieux. Ellen l’a toujours encouragée dans sa carrière d’artiste, agissant comme un véritable agent. Dans son Journal, Rolinda commente ce moment partagé et cette œuvre au mois de mars 1816 : « Commencémon autoportrait au chevalet et maman regardant... ».

 

SAMUEL COLMAN

Cette peinture de genre, inédite par sa morale, sa grande taille et la complexité de sa composition, suggère que Colman avait un acheteur en tête lorsqu’il la réalisa. La foire de Saint-James est connue dans les années 1820 pour être un lieu de débauche et de crimes. L’image est construite sur le contraste d’un comportement moral d'un côté et répréhensible de l'autre, dans une action entremêlée. La scène est bordée à gauche par une maison bien entretenue, dont les objets sont ordonnés et à l’opposé, par une maison close àl’aspect délabré. Entre les deux, la foule s’amuse.

L’artiste offre ici un large éventail des commentaires sociaux et moraux de son époque, avec des références variées à la virginité perdue, à la beauté éphémère, aux malheurs du jeu, au vol ou à la tromperie. Au premier plan, un colporteur vend une bague de mariage àun couple pour une union qui se terminera probablement en catastrophe car la jeune femme a déjà symboliquement perdu son couvre-chef. Autre exemple, la vanité d’une femme est capturée alors qu’elle regarde attentivement son propre reflet dans un miroir, sur la stalle àgauche de la composition.

 

FRANCIS DANBY

Dans A Scene in Leigh Woods, Francis Danby s’attache à capturer la verdure et la beauté du bois de Leigh Woods situé autour des gorges de l’Avon, prisé des promeneurs et des contemporains et qui a inspiré nombre d’artistes et de poètes. Danby peint un jeune couple, peut-être des parents du riche commanditaire de cette œuvre, qui se détend dans une clairière. Cette œuvre est le pendant de View of the Avon Gorge. Le caractère innovant de ces représentations tient au choix de l’artiste de représenter ces personnages dans des postures et des vêtements contemporains et non pas selon un mode idéalisé, comme c’était l’usage à l’époque. Danby, en revanche, ne représente pas les grands changements du paysage urbain et péri-urbain de Bristol, dus àl’essor des infrastructures et de l’industrie.

 

INFORMATIONS PRATIQUES

 

Autour de l’Année britannique au musée

Programmation culturelle

 

Des gares à l’heure britannique

Le musée des Beaux-Arts s’engage aussi pour porter l’art dans les lieux de vie de nos concitoyens. Les gares de Bordeaux Saint-Jean et d’Agen se transformeront en caisses de résonnance de l’exposition au printemps 2021. L’installation en gares proposera des reproductions d’œuvres et de détails, accompagnées de textes de médiation culturelle, pour faire découvrir la peinture britannique aux voyageurs pendant leur temps de passage en gare. Ce projet est réalisé en partenariat avec SNCF Gares & Connexions, en charge de la gestion, de l’exploitation et du développement des 3000 gares françaises, animée par la conviction que les gares sont des lieux de vie à part entière, des « villages urbains » qu’elle enrichit pour contribuer à la diffusion de la Culture auprès de tous les publics.

 

Colloque international Fin Juin 2021

En collaboration avec le musée des Beaux-Arts, les Universités de Toulouse et de Bordeaux organiseront un colloque international sur L’art du portrait dans la peinture anglaise (1750-1900).

Ce colloque sera l’occasion de s’interroger sur les théories, les enjeux et les formes du portrait anglais : portrait en série, autoportrait, portraits physiognomoniques ou allégoriques ou encore portraits posthumes. Il tentera de dégager les apories de la représentation d’un visage, entre commémoration et propagande, célébration et caricature. Il questionnera l’efficacitédu portrait en termes de discours et d’affects. Il intègrera enfin les études portant sur la critique d’art ou sur la circulation des portraits (entre commanditaires, artistes et collectionneurs), de même que les communications examinant la spécificitédu portrait anglais et sa contribution àl’émergence d’une identiténationale.

 

Les Unités de recherche en études anglophones de l’Universitéde Toulouse (CAS) et de l’Universitéde Bordeaux Montaigne (Climas), et le Centre François-Georges Pariset (Université de Bordeaux Montaigne) s’associent au musée.

 > 1ère journée : conférence inaugurale de Guillaume Faroult,

 > 2e journée : journée d’étude > 2e journée : conférence de Sandra Buratti-Hasan

 > 3e journée : journée d’étude et atelier de recherche des doctorants et jeunes docteurs,

 

Comité scientifique et organisateur

Musée du Louvre : Guillaume Faroult

Musée des Beaux-Arts de Bordeaux : Sophie Barthélémy ; Sandra Buratti-Hasan

Université de Toulouse : Laboratoire Cultures anglo-saxonnes (CAS, EA 801) : Muriel Adrien, Xavier Cervantes, Catherine Delyfer

Université de Bordeaux Montaigne :

Laboratoire Climas (EA 4196) : Béatrice Laurent, Joël Richard

Centre François-Georges Pariset (EA 538) : Laurent Houssais, Adriana Sotropa.

 

INSTITUTIONS PARTENAIRES DE L'ANNÉE BRITANNIQUE 

 

MUSÉE DU LOUVRE

> Plus d’informations sur louvre.fr

BRISTOL CITY MUSEUM & ART GALLERY

> Plus d’informations sur bristolmuseums.org.uk

MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE BORDEAUX

what else au musée ?

 

Promenades littéraires au fil des collections, à l’invitation de Jean-Jacques Issouli, professeur agrégé de lettres classiques :

 > Mercredi 28 octobre à 12h15. à partir de L’Incendie du Steamer Austria d’Eugène Isabey (l’Odyssée d’Homère, Robinson Crusoé de Defoe, Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, Moby Dick de Melville…).

 > Jeudi 5 novembre à 12h15. à partir du Lion mort de Frans Snyders (Esope, Phèdre, Kalila wa Dimna, La Fontaine, Anouilh...).

 > Mercredi 2 décembre à 12h15. à partir des Quais de Bordeaux d’Alfred Smith (Montesquieu, Flaubert, Zola, Maupassant, Baudelaire).

> Jeudi 19 novembre à 12h15. Rencontre avec Ronan Charles, peintre et sculpteur, autour du nouveau dispositif de médiation Le sens du détail qui permet de découvrir dix chefs-d'œuvre de la collection par une approche singulière. À expérimenter ! Qi gong devant les œuvres

 > Jeudis 5 novembre et 10 décembre. De 10h à 11h15. Ressentez l’énergie des œuvres à travers la gymnastique traditionnelle chinoise, basée sur des mouvements lents et des exercices de respiration et de concentration, avec Marie-Françoise Poutays, praticienne de Qi Gong et artiste. Séance suivie d’un échange avec une médiatrice du musée. Prévoir un masque et une tenue confortable et décontractée, sans chaussures. Pas de vestiaire disponible en raison des normes sanitaires. Toute la programmation et les activités du musée sont disponibles dans l’agenda du musée, à télécharger et consulter sans modération.

 

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